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samedi 10 juin 2017

{archive} PHIL UPCHURCH - Darkness, Darkness (1972)






OOO
groovy, élégant, funky
Fusion, jazz

Phil Upchurch, compagnon de route de George Benson, Curtis Mayfield et Donny Hataway, qu'il considère comme « l'un des plus grands vocalistes, compositeurs et arrangeurs de la musique classique américaine du XXème siècle (c'est ainsi que j'appelle notre musique.) ». Musicien de session hors pair, il est le passeur d'une tradition de fusion des styles, encore aujourd'hui. Sa combinaison si fluide de jazz, de blues, de rock, de soul et de funk pouvait se montrer presque provocante en 1972, lorsqu'il déballait avec une précision monstre des thèmes de James Taylor – Fire and Rain – James Brown – Cold Sweat – Percy Mayfield – Please Send Me Someone To Love – Marvin Gaye – Inner City Blues – leur insufflant une fluidité et un nouveau format confortable, comme un lit providentiel au tournant d'un échange de couple suggestif. Il va travaillant des thèmes intransigeants et durs, pour les laisser pantelants, et les coiffer, une fois qu'il ont capitulé à sa méthode, d'un solo, rendu possible aussi par l'intensité croissante du groupe toujours inspiré et bien arrangé. Le sens de l'arrangement, Upchuch l'a éprouvé à à son maximum sur son album éponyme de 1969. A ses côtés ici, Donny Hathaway est donc présent au piano Rhodes, le légendaire Chuck Rainey est à la basse et Joe Sample est au piano. 

Les élancements latins de la chanson titre nous font entrer en une seconde dans cet album, qui ne nous lâchera plus pendant plus d'une heure, et nous marque durablement par sa combinaison de tendresse et de virtuosité. La structure de Fire and Rain ou You've Got a Friend est étourdissante, Upchurch s'éprenant d'une petite mélodie délicate, avant que les cordes et claviers ne s'en saisissent, lui permettant de peindre la trame de son jeu particulier, par touches expressives, en cascade. Tandis que la température monte, il restaure la mélodie de son invention incessante. Partout il se révèle capable d'honorer cette mélodie dans ses multiples dimensions. 

C'est cela, la tradition selon Upchurch : combiner avec défiance le camp des pieux puristes et celui des innovateurs, celui des jazzmen à quatre épingles et des bluesmen baignant dans la sueur. La netteté du son n'empêche pas la moiteur funk de s'inviter sur Cold Sweat, avec ce sens intuitif de la retenue et du lâcher. Au final, on sent que tout au long de ce double album, Phil Upchurch n'oublie jamais l'intention première qui résulte de chaque pièce, en sonde les tréfonds avec ses langages, différents de ceux de la musique psychédélique, par exemple, mais tout aussi efficients. Les textures et les rythmiques produisent l'attache nécessaire, l'élément jazz à ces morceaux, incitant les musiciens à engager une conversation, provoquant dans cet album une forme de transcendance.


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