Parution : juillet 2012
Label : FHQ Records
Genre : Rythm and Blues, Funk, Soul
A écouter : Let's Get Low Down, Viva la Money
OO
Qualités : Communicatif, entraînant, poignant
« Pour être honnête, la véritable essence de la Nouvelle-Orléans est une chose intangible ; elle n'apparaît ni à travers des images, ni dans beaucoup d'enregistrements. Rien ne vaut le fait de se trouver là-bas pour de vrai», remarque Jon Cleary, à propos de Treme, la série TV de la chaîne américaine HBO qui documente la vitalité et la singularité de celle qu'on surnomme The Big Easy ou NOLA. Son avis sur la question est l'un des plus intéressants que vous puissiez recueillir. En quelques années, Jon Cleary s'est imposé en Europe et ailleurs comme un ambassadeur de la Nouvelle-Orléans, capable d'une grande considération et affection. Britannique d'origine et adopté par la ville, il étude les us et coutumes locaux depuis 20 ans, et aime les raconter avec pédagogie, ce que sa musique virtuose prolonge à la perfection.
Ses albums et ses concerts récents ont cimenté sa réputation d'être l'un des plus brillants musiciens, et tout particulièrement pianistes, en provenance d'une ville à qui l'ont doit quasiment l'invention du piano jazz. Il n'est pas né de la dernière pluie : sa carrière discographique a démarré en 1994 avec le très imagé Alligator Lips & Dirty Rice, et il a la cinquantaine grisonnante. J'ai pu assister à l'un des concerts qu'il donnait en trio au Duc des Lombards à Paris. Son plus grand souci a été de transporter ce club plutôt chic du premier arrondissement dans le quartier français de la Nouvelle-Orléans, jouant tôt dans le set une version de Mardi Gras in New Orleans délicieusement proche de celle de Professor Longhair qui figure sur l'extraordinaire Rock n' Roll Gumbo (1974), et qui est prise à parti par la famille Bernette dans la série Treme. Ce ne sont pas les seuls, mais les Bernette considèrent cette chanson comme l'hymne officiel de la Nouvelle-Orléans, et la passent traditionnellement en préparant leur déguisement le jour du carnaval annuel.
« Having Fun With the Songs of Allen Toussaint », c'est ainsi que Jon Cleary a défini le contenu de son nouvel album, Occapella (2012), dont toutes les chansons sont d'Allen Toussaint – ou bien, pour une vieille histoire de copyright, attribuées à la mère de celui-ci, Naomi Neville. Plutôt qu''hommage à Allen Toussaint', une formulation qu'il trouve ringardisée. Les chansons choisies pour figurer sur Occapella assez connues des amateurs de rythm and blues et révérées des amoureux de la musique locale. Ces chansons ont été systématiquement popularisées non par Toussaint mais par une impressionnante galerie de stars de la soul, de funk, de rythm and blues ou même du disco, une armada de vedettes américaines provenant de toutes les époques qui ont succédé à leur création originale par Toussaint. A cette liste vient s’ajouter, en toute humilité, Jon Cleary avec Occapella.
Pourquoi Allen Toussaint ? Qui est t-il ? Un noir américain, l’un des plus grands producteurs, arrangeurs, compositeurs de bonnes vibrations que puisse abriter la ville depuis 1965 au moins. « Mon manager a suggéré que je considère différentes idées pour un nouveau disque, et l’une d’entre elles était de trouver un thème commun qui relie les chansons entre elles, d’avoir un concept pour l’album ; il a suggéré que je rejoue les chansons d’un interprète que j’aimais, et l’idée d’une collection de chansons d’Allen Toussaint est la première chose qui m’est passée par la tête. J’ai décidé de commencer avec un arrangement a cappella d’une chanson justement appelée Occapella, et celle-ci a entraîné les autres. Chaque chanson a une approche et style différent pour démontrer la diversité des ses chansons. »
Allen Toussaint est auteur de chansons, mais c’est aussi un arrangeur hors pair, et Cleary le sait. Les chansons sur Occapella font fleurir de nouveau toute la palette que couvre habituellement la musique de Toussaint, sans chercher à tout prix à sonner contemporain. « J’ai aussi décidé que je jouerais la plupart des instruments, ce qui allait donner à l’album son propre style distinct ». Allen Toussaint le dit lui-même : « On met beaucoup de choses autour de l’artiste, mais le disque doit venir, avant tout, de l’artiste. »
Exceptionellement, Jon Cleary n'est donc pas accompagné de son excellent groupe, The Absolute Monster Gentlemen. Même s’il joue sur l’album guitare, basse ou batterie, le piano reste l’instrument de prédilection de Jon Cleary. « Techniquement, c’est un instrument de percussion, qui permet de rythmer le morceau, ce qui est très important pour jouer du funk, surtout quand je joue en solo. Avec le piano vous pouvez vous permettre le luxe d’émuler un groupe entier. Vous pouvez situer le rythme, composer vos accords avec la main gauche comme avec une guitare tandis qu’avec la droite vous embellissez comme avec des cuivres.» Le piano est à la Nouvelle-Orléans, sous toutes ses formes - à queue, droit, bastringue, d'épinette, clavier funk, etc. - l'instrument noble par excellence, en concurrence avec la trompette qui évoque aussitôt Louis Armstrong. Basses et guitares sont souvent le fait d'artisans de l'ombre extrêmement talentueux, comme c'est le cas de Derwin "Big D" Perkins et de Cornell C. Williams au sein des Absolute Monster Gentlemen.
Soul, funk, rythm and blues, grooves de second lines, jazz et même reggae se mêlent, l’inventivité des arrangements répondant au génie original de Toussaint, que ce soit pour les textes, pour les mélodies, pour les harmonies. Ce que Jon Cleary voulait retrouver en rejouant Toussaint en concert dans plusieurs pays du monde, c’était le plaisir, l'entrain communicatif propre à cette musique multiple, au travers de chansons aux émotions riches et profondes. Retrouver la pédagogie d'un professeur face aux élèves que nous sommes, dans la classe la plus excitante qui se puisse imaginer. La meilleure façon d'enseigner, c'est connu, est de jouer.
La pédagogie, c’est un élément que Toussaint lui-même met au cœur de son travail lorsqu’il accompagne de jeunes groupes et produit des albums sur son propre label, NYNO. « Ne vous arrêtez jamais d’écrire. Mettez-vous en situation de puiser votre inspiration dans n’importe quelle circonstance. Vous traverserez des périodes dures où vous serez oublié, ne perdez pas la foi. » Il sait de quoi il parle, certaines de ses compositions les plus bouleversantes se trouvent sur des albums qui n’ont jamais été réédités – sans parler de l’épreuve qu’a constitué, encore récemment, Katrina, dévastant son studio néo-orléanais. Cleary renchérit : « On pourrait presque dire que plus vous avez de talent, et moins vous aurez de chance de réussir. »
Une affirmation à prendre davantage comme sur une réflexion sur l’attitude d’Allen Toussaint, qui préférera toujours rester en retrait de la scène et mettre son talent éblouissant au service des autres. La réussite se mesure alors autrement que sur la quantité d’albums vendus, car il est vrai que Toussaint n’a pas vendu énormément ses propres productions. C’est pourtant une situation confortable qui l’a finalement protégé de bien des désagréments. "Etre un musicien professionnel, avertit Cleary, c’est s’occuper de problèmes divers, et il peut être difficile de séparer le business de la pratique musicale." Toussaint y est sans doute parvenu et son talent est demeuré intact depuis plus de cinquante ans.
Quant à Cleary, entre deux de ces monuments d’émotion et de joie tout en retenue et en bonne humeur, il prendra plaisir à nous expliquer ce qu’est une second line dans les défilés de la Nouvelle-Orléans. Ce sont les gens parfois costumés qui soutiennent les parades de rue et y participent à leur manière, en jouant des percussions par exemple, dont certains rythmes spécifiques à la caisse claire. Ces spectacles populaires trouveraient leurs origines dans les danses ouest-africaines... Cleary le raconte avec la conviction de quelqu’un qui sait que cette musique des rues a toutes les qualités – spiritualité, insouciance, indépendance - pour inspirer de nouvelles générations et leur donner la force de continuer dans leur passion malgré les difficultés que ces artistes peuvent rencontrer au début de leur carrière. Où qu’il joue, quel que soit son public, Cleary est un passeur.
Il y a des chansons qui semblent se dresser dans l’air, donner la mesure d'un autre temps, alléger votre cœur et même flatter vos sens si vous avez la chance de vous retrouver là où elles sont jouées. De telles chansons vous donnent envie de les traquer jusqu’à leur origine. C’était le cas lorsque l’incroyable Jon Cleary a joué What do You Want The Girl To Do au Duc des Lombards. Cette ballade interprétée au piano est remarquable par sa générosité harmonique et sa langueur qui tire sur la soul des années 70, un registre vocal dans lequel Cleary est particulièrement à l'aise. C'est une chanson particulièrement touchante.
Tu penses que cette fille est folle
Elle gobe tous tes mensonges comme si c’était bon
Elle ne pleure même pas
Elle n’est pas folle
Elle essaie juste d’obéir à son cœur
De t’aimer
Elle a été rejouée des centaines de fois, par les plus grands interprètes. Comme Who’s Gonna Help my Brother Get Further ? Comme Everything i do Gonh Be Funky, Get Out of my Life Woman, Going Down Slowly, Yes We Can Can, Southern Nights, Let’s Get Low Down et bien d’autres. Trio rythm and blues des années 1970, les Pointed Sisters sont l’un des plus beaux succès parmi les innombrables artistes qui ont réinterprété les pièces d'un répertoire entamant sa sixième décennie. Il y a eu aussi notamment Lowell George, Robert Palmer ou Lee Dorsey. Glen Campbell a par exemple transformé la version originale, rêveuse, de Southern Nights en chanson country de saloon, entraînante.
Peut-être le pouvoir endurant de ces chansons vient t-il de ce qu'elles allient une multitude de saveurs musicales, tout en gardant le blues de Mississipppi tapi dans leurs veines, dans les récits qui les parcourent, comme une matière spirituelle. Le Mississippi descend chargé de cette matière à travers la Louisiane jusqu'à la Nouvelle-Orléans, après tout ; et se déverse dans un grand océan qui n'a de limites que le monde.
La grâce d’Allen Toussaint et de ses chansons se trouve au delà d’un question de style, de genre musical : c’est avant tout l’affaire de l’élégance de l’interprète et de la force du lien affectif qui le relie à son public. Comme le dit Cleary : « Toussaint incarne tout ce que l’on ressent dans cette ville». Ces chansons racontent bien entendu des histoires, mais elles s’adressent à vos cœurs et vous font prendre de passion pour le processus qui les a menées à bien, vous donnent goût à explorer la magie de leur conception. On retrouve bien évidemment ce plaisir d’écoute au cœur des meilleurs albums d’Allen Toussaint – Life, Love and Faith (1972) et Southern Nights (1975) comme les plus récents The River in Reverse (2006, avec Elvies Costello) et The Bright Mississippi (2009).
C’est ce que reproduit, aussi, Jon Cleary avec Occapella : une envie d’aller dans le giron des chansons, de remonter à leur origine.
Pourquoi Allen Toussaint ? Qui est t-il ? Un noir américain, l’un des plus grands producteurs, arrangeurs, compositeurs de bonnes vibrations que puisse abriter la ville depuis 1965 au moins. « Mon manager a suggéré que je considère différentes idées pour un nouveau disque, et l’une d’entre elles était de trouver un thème commun qui relie les chansons entre elles, d’avoir un concept pour l’album ; il a suggéré que je rejoue les chansons d’un interprète que j’aimais, et l’idée d’une collection de chansons d’Allen Toussaint est la première chose qui m’est passée par la tête. J’ai décidé de commencer avec un arrangement a cappella d’une chanson justement appelée Occapella, et celle-ci a entraîné les autres. Chaque chanson a une approche et style différent pour démontrer la diversité des ses chansons. »
Allen Toussaint est auteur de chansons, mais c’est aussi un arrangeur hors pair, et Cleary le sait. Les chansons sur Occapella font fleurir de nouveau toute la palette que couvre habituellement la musique de Toussaint, sans chercher à tout prix à sonner contemporain. « J’ai aussi décidé que je jouerais la plupart des instruments, ce qui allait donner à l’album son propre style distinct ». Allen Toussaint le dit lui-même : « On met beaucoup de choses autour de l’artiste, mais le disque doit venir, avant tout, de l’artiste. »
Exceptionellement, Jon Cleary n'est donc pas accompagné de son excellent groupe, The Absolute Monster Gentlemen. Même s’il joue sur l’album guitare, basse ou batterie, le piano reste l’instrument de prédilection de Jon Cleary. « Techniquement, c’est un instrument de percussion, qui permet de rythmer le morceau, ce qui est très important pour jouer du funk, surtout quand je joue en solo. Avec le piano vous pouvez vous permettre le luxe d’émuler un groupe entier. Vous pouvez situer le rythme, composer vos accords avec la main gauche comme avec une guitare tandis qu’avec la droite vous embellissez comme avec des cuivres.» Le piano est à la Nouvelle-Orléans, sous toutes ses formes - à queue, droit, bastringue, d'épinette, clavier funk, etc. - l'instrument noble par excellence, en concurrence avec la trompette qui évoque aussitôt Louis Armstrong. Basses et guitares sont souvent le fait d'artisans de l'ombre extrêmement talentueux, comme c'est le cas de Derwin "Big D" Perkins et de Cornell C. Williams au sein des Absolute Monster Gentlemen.
Soul, funk, rythm and blues, grooves de second lines, jazz et même reggae se mêlent, l’inventivité des arrangements répondant au génie original de Toussaint, que ce soit pour les textes, pour les mélodies, pour les harmonies. Ce que Jon Cleary voulait retrouver en rejouant Toussaint en concert dans plusieurs pays du monde, c’était le plaisir, l'entrain communicatif propre à cette musique multiple, au travers de chansons aux émotions riches et profondes. Retrouver la pédagogie d'un professeur face aux élèves que nous sommes, dans la classe la plus excitante qui se puisse imaginer. La meilleure façon d'enseigner, c'est connu, est de jouer.
La pédagogie, c’est un élément que Toussaint lui-même met au cœur de son travail lorsqu’il accompagne de jeunes groupes et produit des albums sur son propre label, NYNO. « Ne vous arrêtez jamais d’écrire. Mettez-vous en situation de puiser votre inspiration dans n’importe quelle circonstance. Vous traverserez des périodes dures où vous serez oublié, ne perdez pas la foi. » Il sait de quoi il parle, certaines de ses compositions les plus bouleversantes se trouvent sur des albums qui n’ont jamais été réédités – sans parler de l’épreuve qu’a constitué, encore récemment, Katrina, dévastant son studio néo-orléanais. Cleary renchérit : « On pourrait presque dire que plus vous avez de talent, et moins vous aurez de chance de réussir. »
Une affirmation à prendre davantage comme sur une réflexion sur l’attitude d’Allen Toussaint, qui préférera toujours rester en retrait de la scène et mettre son talent éblouissant au service des autres. La réussite se mesure alors autrement que sur la quantité d’albums vendus, car il est vrai que Toussaint n’a pas vendu énormément ses propres productions. C’est pourtant une situation confortable qui l’a finalement protégé de bien des désagréments. "Etre un musicien professionnel, avertit Cleary, c’est s’occuper de problèmes divers, et il peut être difficile de séparer le business de la pratique musicale." Toussaint y est sans doute parvenu et son talent est demeuré intact depuis plus de cinquante ans.
Le pouvoir endurant de ces chansons vient de ce qu'elles allient une multitude de saveurs musicales, tout en gardant le blues de Mississipppi tapi dans leurs veines, dans les récits qui les parcourent, comme une matière spirituelle.
Quant à Cleary, entre deux de ces monuments d’émotion et de joie tout en retenue et en bonne humeur, il prendra plaisir à nous expliquer ce qu’est une second line dans les défilés de la Nouvelle-Orléans. Ce sont les gens parfois costumés qui soutiennent les parades de rue et y participent à leur manière, en jouant des percussions par exemple, dont certains rythmes spécifiques à la caisse claire. Ces spectacles populaires trouveraient leurs origines dans les danses ouest-africaines... Cleary le raconte avec la conviction de quelqu’un qui sait que cette musique des rues a toutes les qualités – spiritualité, insouciance, indépendance - pour inspirer de nouvelles générations et leur donner la force de continuer dans leur passion malgré les difficultés que ces artistes peuvent rencontrer au début de leur carrière. Où qu’il joue, quel que soit son public, Cleary est un passeur.
Il y a des chansons qui semblent se dresser dans l’air, donner la mesure d'un autre temps, alléger votre cœur et même flatter vos sens si vous avez la chance de vous retrouver là où elles sont jouées. De telles chansons vous donnent envie de les traquer jusqu’à leur origine. C’était le cas lorsque l’incroyable Jon Cleary a joué What do You Want The Girl To Do au Duc des Lombards. Cette ballade interprétée au piano est remarquable par sa générosité harmonique et sa langueur qui tire sur la soul des années 70, un registre vocal dans lequel Cleary est particulièrement à l'aise. C'est une chanson particulièrement touchante.
Tu penses que cette fille est folle
Elle gobe tous tes mensonges comme si c’était bon
Elle ne pleure même pas
Elle n’est pas folle
Elle essaie juste d’obéir à son cœur
De t’aimer
Elle a été rejouée des centaines de fois, par les plus grands interprètes. Comme Who’s Gonna Help my Brother Get Further ? Comme Everything i do Gonh Be Funky, Get Out of my Life Woman, Going Down Slowly, Yes We Can Can, Southern Nights, Let’s Get Low Down et bien d’autres. Trio rythm and blues des années 1970, les Pointed Sisters sont l’un des plus beaux succès parmi les innombrables artistes qui ont réinterprété les pièces d'un répertoire entamant sa sixième décennie. Il y a eu aussi notamment Lowell George, Robert Palmer ou Lee Dorsey. Glen Campbell a par exemple transformé la version originale, rêveuse, de Southern Nights en chanson country de saloon, entraînante.
Peut-être le pouvoir endurant de ces chansons vient t-il de ce qu'elles allient une multitude de saveurs musicales, tout en gardant le blues de Mississipppi tapi dans leurs veines, dans les récits qui les parcourent, comme une matière spirituelle. Le Mississippi descend chargé de cette matière à travers la Louisiane jusqu'à la Nouvelle-Orléans, après tout ; et se déverse dans un grand océan qui n'a de limites que le monde.
La grâce d’Allen Toussaint et de ses chansons se trouve au delà d’un question de style, de genre musical : c’est avant tout l’affaire de l’élégance de l’interprète et de la force du lien affectif qui le relie à son public. Comme le dit Cleary : « Toussaint incarne tout ce que l’on ressent dans cette ville». Ces chansons racontent bien entendu des histoires, mais elles s’adressent à vos cœurs et vous font prendre de passion pour le processus qui les a menées à bien, vous donnent goût à explorer la magie de leur conception. On retrouve bien évidemment ce plaisir d’écoute au cœur des meilleurs albums d’Allen Toussaint – Life, Love and Faith (1972) et Southern Nights (1975) comme les plus récents The River in Reverse (2006, avec Elvies Costello) et The Bright Mississippi (2009).
C’est ce que reproduit, aussi, Jon Cleary avec Occapella : une envie d’aller dans le giron des chansons, de remonter à leur origine.