Parution | mars 2008 |
Label | Sub Pop |
Genre | Rock |
A écouter | The Stations, God's Children, Front Street |
/10 | 7 |
Qualités | sombre, intense, élégant |
Mark Lanegan est un étrange diable. Issu d'un groupes les plus injustement oubliés des années 90, les Screaming Trees, il devient un genre de Tom Waits des années 1990, cigarettes, alcool, charisme et conjurations diaboliques sont comme pour Waits au programme dans ses 6 albums solo, dont le meilleur reste à mon avis Bubblegum (2004). Son timbre est aussi le bienvenu sur des productions des Queens of the Stone Age et Isobel Campbell. Ici, aux côtés du tout aussi ténébreux Greg Dulli (des Afghan Whigs, et maintenant des Twilight Singers) il fait la moitié du plus beau couple de Gentlemen (pour reprendre le titre du plus bel album des Whigs) que le rock alternatif puisse espérer à l’heure du mièvre. Sur la plupart des titres, Lanegan semble avoir prêté sa voix comme au terme d’un pacte sanglant, et transforme les compositions à l’humeur bancale de Dulli en quasi-perles romantiques. On retrouve la sombre Amérique, celle de déserts et de villes fantômes, celle ou le soleil n’est là que pour révéler des ombres oniriques, les nuages fuyant en accéléré dans le ciel. Saturnalia tient son nom d’une fête romaine où esclaves et maîtres inversaient leurs rôles.
The Stations, puis God’s Children, sommets d’intensité malveillante, vous font entrer dans le disque, qui est fait par la suite d'un blues-rock de bonne facture, élégant mais sans réelles surprises.
Les obsessions de rédemption communes aux 2 rockers que sont Dulli et Lanegan donnent une profondeur, une tension à l'album. Les textes sont ceux d’une confession impossible. On n’est pas sûr que cette musique ait le moindre pouvoir de réparation. Un titre comme God’s Children semble conçu pour être entendu encore et encore, sans jamais obtenir grâce. C’est un peu différent avec I Was in Love With You, par exemple.
Les obsessions de rédemption communes aux 2 rockers que sont Dulli et Lanegan donnent une profondeur, une tension à l'album. Les textes sont ceux d’une confession impossible. On n’est pas sûr que cette musique ait le moindre pouvoir de réparation. Un titre comme God’s Children semble conçu pour être entendu encore et encore, sans jamais obtenir grâce. C’est un peu différent avec I Was in Love With You, par exemple.
La grande force du disque est de jouer de la familiarité qu’inspirent les différents titres pour nous amener en réalité plus loin que ce qu’on pouvait penser au départ. Idle Hands fait ainsi penser aux Afghan Whigs, tout en générant une intensité nouvelle.