Qu’est-ce qui différencie Cut Copy de cette flottée de groupée de groupes électro cheap qui débarque continuellement pour pourrir aussi bien nos incursions chez les enseignes de grande consommation, les magasins de chaussures et de fringues, les gares et les stations de métro, se déversant jusque dans les rues où le bruit des moteurs de suffit plus à l’oreille de la populace toujours friande de nouvelles agressions sonores ? (Kraftwerk adorerait cette idée). Cut Copy a, bien sûr, comme d’autres, une grande dette envers les quatre robots de Dusseldorf. In Ghost Colors a en outre presque tout pour que l’on se croie égarée sur la grève en pleine attaque mercantile, ou naufrage artistique. Ce en quoi il n’a rien de commun avec The Man Machine, qui, lui ne fait aucune concession. Mais le temps où l’électro ne s’embarrassait ni de concessions ni d’influences est révolu. C’est un style musical en perte de vitesse.
In Ghost Colours est un album totalement dans le coup, qui surfe sur cette manne commerciale consumériste (on ne peut pas dire qu’il surfe sur la culture club, plus aujourd’hui). Enfilant les titres très agréables et totalement dénués de sens, comme Out There on the Ice, Lights and Music ou Hearts on Fire – qui offrent par leur titre un aperçu assez percutant du contenu lyrique (Strangers on the Wind, Eternity One Night Only…) Un coup d’œil à la tracklist peut fonder les pires craintes d’une ringardise suraigüe, telle est celle qui définit la radio d’aujourd’hui. On a parfois l’impression, lorsqu’il s’agit d’électro, de se trouver dans une aire primaire à coté de laquelle même les programmes radio d’avant la seconde guerre mondiale sont des modèles de sophistication et de bon goût.
Ainsi, Cut Copy est une formation plutôt desservie par des goûts lyriques douteux, et ce qu’on doit forcément appeler chansons est constitué de phrases rabattues tant qu’ici c’en devient presque une parodie. On y chante l’amour basique, superficiel, parce la qualité même des textures musicales ne permet pas d’aller bien plus profond. Voilà, vous l’avez deviné, j’ai été pris d’une furieuse envie de cracher, non pas sur Cut Copy en particulier, mais sur nombre de formations électro castratrices de créativité comme « on » les aime par les (sombres) temps qui courent. Et ce n’est pas faute d’aimer l’électro et son penchant révolutionnaire (et révolu).
A côté de ça, In Ghost Colors, affirme, au delà de tout ce qui le rend agaçant, une ambition remarquable, en mélangeant mélodies pop sucrées et guitares montrant une constance avec laquelle même les derniers disques de New Order ne peuvent pas se mesurer. Explorant parfois des contrées défrichées par des groupes plus extrêmes, les Cut Copy apparaissent bientôt plus impliqués qu’ils n’ont l’air au premier abord. So Haunted ajoute une guitare au mix – tandis que la voix évoque Bernard Sumner - pour conjurer toute la schizophrénie dont les trublions sont capables. Et, du moins pour un moment, ça marche. C’est particulièrement efficace en situation de jogging.
Sans vraiment d’identité, le groupe parvient à garder une efficacité imparable tout au long de ce généreux disque. Si le psychédélisme n’est pas au rendez-vous (pour cela, dirigez-vous plutôt vers les Flaming Lips) un certain talent pour trouver des mélodies précieuses mais brillantes parcourt tout l’exercice, donnant de belles pièces comme Hearts of Fire. Il y a également un certain sens de la construction, puisque de nombreux morceaux sont annoncés par des introductions prenantes, mettant en évidence la volonté de Cut Copy à nous faire accepter leur disque comme un tout. Clôturant ici cette chronique, il est temps de retourner écouter les « démodés » Kraftwerk.
- Parution : 22 mars 2008
- Label : Modular
- Producteur : Tim Goldsworthy
- A écouter : Lights and Music, Hearts on Fire
hey... realy nice yur post...
RépondreSupprimerso sweet..
i'm a brazilian guy... and
i liked so much your place.
now, i follow you. nice?
look my place...
G.H
ok thanks and have fun
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