OOO
soigné, lyrique, lucide
Songwriter
Motherland est un point de départ idéal pour écouter Natalie Merchant. Sur son troisième album solo, elle chantait mieux que jamais. Ses chansons peaufinées semblaient capables de prendre une nouvelle signification au fur et à mesure des événements. This house is on Fire par exemple, qui prit une autre dimension après l'attaque des Twin Towers, et une autre encore si l'on considère les incendies qui ravagent aujourd'hui les Etats-Unis, incapables de préserver leur environnement. La pulsation reggae de cette chanson dramatique, combinée à une mélodie arabisante, provoque une sensation de surélévation presque mystique. On s'attend à un message universel.
Le titre de l'album, Motherland, la 'terre mère', pouvait servir d'enseignement, comme presque tout ce que contiennent les chansons de Merchant. Des sensations avisées, des avertissements auquel on pense assister comme spectateur, avant de se sentir directement touchés. Par le tour que prenait ses histoires matinées de douce désillusion, mais pas de renoncement, sa musique prenait cette capacité à nous hanter longtemps après que cet album soit terminé. Elles transmettent une histoire et l'illustrent, donnant une perspective parfois vertigineuse à des thèmes enfouis en nous, parfois depuis l'enfance, et sondés dans ce qu'ils ont de profondément adulte. Il est question de maturité, de dissimulation, de pouvoir à se diriger soi-même das la vérité ou dans l'illusion.
Merchant nous donnait le sentiment de participer à un mauvais jeu, mais jamais de miser contre notre intérêt. Une certaine froideur se détachait désormais de chansons comme I Put a Lawn on You, si parfaitement maîtrisée, avec orgue hammond et saxophone. L'aspect nourricier et spirituel dont elle pare discrètement chacune de ses œuvres est donné ici par l'apparition, sur deux chansons, de Mavis Staples, dont le honky tonk racé de Saint Judas.
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