OO
rugueux, envoûtant
country-rock, blues rock, roots rock
Découvrir un nouvel artiste demande parfois un réajustement. La musique de Malcolm Holcombe, vénérable insurgent originaire de Caroline du Nord, sur son douzième album, a un tempérament indompté fait pour déstabiliser, puis pour conforter, dans l'entrain des refrains (Another Black Hole, To Get By) ou dans une ballade (September) ou sa voix se fait plus épaisse que le fond de la rivière. Tout est hors des conventions avec Malcolm Holcombe, qui laisse couler les couplets suscitant des chansons.
La concision, simplicité, inventivité, Holcombe maîtrise et sait s’entourer de merveilleux musiciens venant rendre ses blues palpables et lancinants. Si vous pensiez que la voix de Tony Joe White était déjà bien ébréchée, elle apparaîtra celle d'un jeune loup à côté grondement traînant de Holcombe. On entend celui-ci haleter sur Another Black Hole, soulignant, un peu théâtral, ce que la vie a d'infréquentable - et non pas lui ! La guitare de White ajoute d'ailleurs encore une autre dimension à cet album tout en suggérant son côté inamovible, irascible. Don't Play Around en profite particulièrement. Cependant, elle évitera trop de présence, Holcombe cherchant, sans ostentation, son propre son roots. Sur Papermill Man, il semble menaçant comme Steve Earle dans certaines de ses meilleures chansons. Celui-ci est d’ailleurs fan de Holcombe. Way Behind clôt l'album sur l'intensité émotionnelle d'un Leonard Cohen, ponctué par les notes austères de la basse. Les chœurs chers au Canadien sont bien sentis sur Heldenberg Blues.
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