O
soigné, lyrique
Rock alternatif, folk
Malgré certains défauts, la voix un peu trop « blanche » d'Emma Pollock et des paroles qui manquent de tranchant pour se distinguer de leur écrin musical, ce troisième album de la songwriter écossaise a de quoi ravir !
La pochette représente le père d'Emma, Guy Pollock, travaillant la terre, et Harperfield, dont le titre évoque la recherche, est la maison où ses parents vécurent quand il étaient un jeune couple. Sa mère et sa grand-mère sont décédées en février 2015, à 7 heures d'intervalle.
Pollock a une approche biaisée, l'inspiration familiale ne suffisant pas sa volonté artistique. Elle semble tantôt adresser son propre passé et son héritage – Cannot Keep a Secret, Parks and Recreation – et ailleurs décrire plutôt des états émotionnels génériques, pas forcément reliés à sa propre expérience. Le plus souvent, la frontière n'est pas clairement définie, ce qui donne une sens de l'énigme à ses chansons. Dans In Search of Harperfield, chaque chanson se départit de la précédente, changeant de direction et de ton dans une construction ingénieuse, qui réserve pour la fin les moments plus introspectifs (Dark Skies, Monster in the Pack, Old Ghost) où Emma Pollock se met véritablement dans la peau d'une chanteuse de folk, agile et plus affirmée que jamais. Le violoncelle lui sied bien. Old Ghost semble résumer l'album sur un note réflexive.
Ce sont les arrangements qui hissent cet album et lui assure de produire un impact. Réalisés en partie par Paul Savage, son mari et ancien des Delgados, groupe dont elle fut membre, ils insufflent par exemple à Intermission l'austérité nécessaire pour ancrer l'album dans nos mémoires, et offrent toutes les nuances en regard des paroles exaspérées et parfois transies de Pollock. Parfois étouffés et frêles, souvent plus enveloppants et capables de la porter nerveusement au-delà de ce qu'elle était en droit de projeter.
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