“…you can hear whatever you want to hear in it, in a way that’s personal to you.”

James Vincent MCMORROW

Qualités de la musique

soigné (81) intense (77) groovy (71) Doux-amer (61) ludique (60) poignant (60) envoûtant (59) entraînant (55) original (53) élégant (50) communicatif (49) audacieux (48) lyrique (48) onirique (48) sombre (48) pénétrant (47) sensible (47) apaisé (46) lucide (44) attachant (43) hypnotique (43) vintage (43) engagé (38) Romantique (31) intemporel (31) Expérimental (30) frais (30) intimiste (30) efficace (29) orchestral (29) rugueux (29) spontané (29) contemplatif (26) fait main (26) varié (25) nocturne (24) extravagant (23) funky (23) puissant (22) sensuel (18) inquiétant (17) lourd (16) heureux (11) Ambigu (10) épique (10) culte (8) naturel (5)

Genres de musique

Trip Tips - Fanzine musical !

mercredi 3 février 2016

NATALIE MERCHANT - Tigerlily (1995) + Paradise is There (2015)





OO
Lyrique, apaisé, soigné
Pop

Tigerlily est resté dans les mémoires comme un album déjà parfaitement formé. Natalie Merchant n'est pas du genre à faire une musique 'tentative' même s'il s'agit du premier album où elle encourt un véritable risque, celui de se méprendre sur la manière d'exprimer ce qu'elle ressentait. Ce n'était pas tant ce qu'elle ressentait le problème, mais les mille et une manières qui se présentaient à elle pour le formuler, car il fallait qu'elle échappe à cet 'eden' constitué par un groupe où elle s'était sentie si confortablement aux commandes, sans pourtant se risquer seule dans les décisions artistiques. S'il semblait mature, c'est qu'elle savait déjà quelle position elle devait adopter. Le détachement du poète qui l'avait éveillée aux mots et marqué son enfance. Comme dans un poème, elle managerait de petites surprises, des choses intrigantes, mais dans un format prévisible, délimité.

Lorsque Natalie Merchant écrit, qu'elle arrange une chanson, c'est pour la rendre insensible au passage du temps. Mieux, elle sont faites pour défier notre esprit à travers le passage du temps, das ce monde d'instantané. Quelques instruments utilisés avec parcimonie mettaient l'accent sur l'aspect révélateur de sa voix, dont l'auditeur a le plus grand mal à se détacher. Piano, Rhodes, guitare encore galvanisés par une batterie jouée comme dans une version acoustique de morceaux des 10 000 Maniacs. Elle a depuis appris à faire survenir une beauté à la fois plus radieuse et étouffée de ses chansons, comme un gris iridescent. Sa musique semble en phase d'ouverture, déjà composée dans une emphase imbattable, comme une volonté qui ne trébuche jamais, quitte à paraître faussement hésitante. Le titre, Tigerlily, censé représenter à la fois la fougue et la candeur, indique l'état d'esprit qui est celui de Natalie Merchant à 30 ans. A l'époque, la palette de couleur et de goûts n'était pas complètement arrêtée, mais le pouvoir envoûtant des paroles, leur retenue jusque dans leur aspect précieux, ondoyant, rayonnant d'un halo fervent. La sentimentalité ne sera jamais mieux exacerbée que dans River, son hommage à l'acteur River Phoenix. Le refrain reste l'un des plus moments les plus beaux et lyriques de l'album est de la carrière de Natalie Merchant.

Tigerlily est vingt ans après, encore l'objet du mouvement le plus étonnant de la carrière de Natalie Merchant, plus encore que lorsqu'elle a rassemblé des poèmes et s'est documentée de manière approfondie sur leur initiateurs pour Leave Your Sleep (2010). Elle est l'une des rares artistes, sans doute, à avoir décidé de ré-enregistrer complètement des chansons qui déjà étaient faites pour durer. Sur Paradise is There, les différences, voire les améliorations, sont évidentes. Dès San Andreas Fault, et sa cadence décontractée, on croit être en train de l'observer en concert, sous une lumière tamisée, ne révélant plus rien de sa présence que nous ne connaissions, se ressaisissant de ce répertoire finalement ancré dans son cœur, alors qu'il était en premier lieu, en comparaison, un simple catalogue. L'émotion est patinée de sagesse. River est maintenant comme une élégie pour son propre fils. Sans ses guitares électriques, l'emphase est plus forte encore dans Wonder. Et quand la guitare réapparaît, sur I May Know the Word, mêlée de cordes, c'est à peine agressif. Dans son drôle de charme cathartique, Paradise is There évoque les dernières œuvres de Beth Orton, telles que le très beau Sugaring Season (2012). Notamment, encore, sur Cowboy Romance, avec son arrangement de violon remarquable. La musique, dépouillée, nous incite plus que jamais à porter notre attention sur la qualité des paroles, et à s'interroger sur la singularité de cet art que Natalie Merchant fait perdurer depuis toutes ces années. Comment considère t-elle la musique ? Comme une activité à laquelle elle se livre quand elle n'est pas tout simplement en train de vivre. Elle n'a jamais particulièrement réclamé notre attention, et pourtant elle a toujours fait de la pop ; elle l'a fait par conviction, parce que les rythmes et les mélodies se mariaient aux mots d'une façon toujours fraîche et simple, nous attachant directement à sa personne, elle qui nous prend la main pour nous encourager à écrire à notre tour notre propre histoire.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...