O
vintage, romantique
Indie folk, americana
Chronique écrite dans le cadre d'un article pour Trip Tips 26
Sur cet album, Time to Run profite
d'une coda où le rythme d'un train répond à des choeurs lointains.
Lord Huron est un groupe ancré dans le passé, dans un monde la
communication passait par le télégraphe et les relations amoureuses
revenaient à scander son amour impossible face à la vallée.
Heureusement, Lord Huron fait en sorte de rendre chaque couplet
entraînant, chantant dans un tempo soutenu. On pense parfois à la
pop d'un autre monde telle que l'a imaginée Animal Collective. La
simplicité initiale de Lord Huron les apparentent sur Lonesome
Dreams à des répliques moins fabuleuses des Fleet Foxes, comme eux
perdus dans le temps. C'est dû au fait que le parolier Ben
Schneider, comme Robin Pecknold, est du type à poursuivre des
obsessions naturalistes. Si aucune autre inspiration équivalente à
cette contemplation maniaque et tétanisante ne vient la recouper, la
vapeur que le groupe dégage à couvrir ces distances finira par
faire détraquer la locomotive, et le groupe s’essoufflera. Mais
comparer le groupe aux Fleet Foxes dont ils se rapprochent beaucoup –
harmonies, structures des chansons – ne doit pas servir des
critique, les Fleet Foxes étant d'ailleurs suspendus depuis
l'existence de Lord Huron dans un lieu incertain, et leur musique
n'était désormais plus qu'un lointain souvenir de ce qui a pu
fonctionner. Pourtant, la légèreté d'une chanson comme The Man Who
Lives Forever avec des percussions et tonalités exotiques, fait
renouer le groupe avec un style de pop plus affirmé. Tout en faisant
inexorablement progresser la thématique temporelle de l'album. On
pense aux sonorités fantaisistes de Memory Tapes. Lullaby continue
dans un ambiance plus insulaire encore apportant avec son marimba la
preuve que la frontière mexicaine a été largement traversée,
jusqu'en Amérique du sud. C'est le cas de toute la deuxième parie
de l'album, séquencé comme un voyage, si bien que les textes
finissent par apparaître ce qu'ils sont sans doute : un
prétexte à embarquer.
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