“…you can hear whatever you want to hear in it, in a way that’s personal to you.”

James Vincent MCMORROW

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Trip Tips - Fanzine musical !

samedi 9 mai 2015

LORD HURON - Lonesome Dreams (2013)





O
vintage, romantique
Indie folk, americana

Chronique écrite dans le cadre d'un article pour Trip Tips 26

Sur cet album, Time to Run profite d'une coda où le rythme d'un train répond à des choeurs lointains. Lord Huron est un groupe ancré dans le passé, dans un monde la communication passait par le télégraphe et les relations amoureuses revenaient à scander son amour impossible face à la vallée. Heureusement, Lord Huron fait en sorte de rendre chaque couplet entraînant, chantant dans un tempo soutenu. On pense parfois à la pop d'un autre monde telle que l'a imaginée Animal Collective. La simplicité initiale de Lord Huron les apparentent sur Lonesome Dreams à des répliques moins fabuleuses des Fleet Foxes, comme eux perdus dans le temps. C'est dû au fait que le parolier Ben Schneider, comme Robin Pecknold, est du type à poursuivre des obsessions naturalistes. Si aucune autre inspiration équivalente à cette contemplation maniaque et tétanisante ne vient la recouper, la vapeur que le groupe dégage à couvrir ces distances finira par faire détraquer la locomotive, et le groupe s’essoufflera. Mais comparer le groupe aux Fleet Foxes dont ils se rapprochent beaucoup – harmonies, structures des chansons – ne doit pas servir des critique, les Fleet Foxes étant d'ailleurs suspendus depuis l'existence de Lord Huron dans un lieu incertain, et leur musique n'était désormais plus qu'un lointain souvenir de ce qui a pu fonctionner. Pourtant, la légèreté d'une chanson comme The Man Who Lives Forever avec des percussions et tonalités exotiques, fait renouer le groupe avec un style de pop plus affirmé. Tout en faisant inexorablement progresser la thématique temporelle de l'album. On pense aux sonorités fantaisistes de Memory Tapes. Lullaby continue dans un ambiance plus insulaire encore apportant avec son marimba la preuve que la frontière mexicaine a été largement traversée, jusqu'en Amérique du sud. C'est le cas de toute la deuxième parie de l'album, séquencé comme un voyage, si bien que les textes finissent par apparaître ce qu'ils sont sans doute : un prétexte à embarquer.  

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