O
apaisé, orchestral, élégant
folk
La musique des Unthanks, 10 ans au cœur de leur carrière, est un vrai défi pour l'auditeur. ce n'est pas seulement en termes d'envergure, car les plus longues pièces rappellent les meilleures folies de Joanna Newsom arrangée par Van Dyke Parks (la harpe est présente), mais aussi la lenteur et la mélancolie chevronnées dont fait preuve ce quintet qui a la particularité d'être mené par deux sœurs. Leur appartenance à la nation britannique ne fait aucun doute, par la façon d'articuler chaque syllabe, d'en extraire chaque nuance de retenue et d'élégance. Pour le reste, un adjectif so british, 'pillowy' semble pouvoir assez bien décrire l'ambiance à la mélancolie comme enregistrée sous les cieux qui traverse cette collection. C'est comme de sentir sa tête posée sur un oreiller. Dans l'ensemble, ça reste moins ennuyeux que Vulnicura, l'album de Björk.
Le piano (parfois rhodes) est l'instrument de prédilection, mais le rythme n'est jamais celui de la pop de Kate Bush. C'est un folk lent, qui nous perd facilement dans les profondeurs de mélodies traditionnelles, la musique jouant comme une voix lugubre. On commence par une longue litanie folk de plus de 10 minutes, sur laquelle une trompette solitaire (jouée par Tom Arthurs) rappelle Chet Baker, tandis que l'autre morceau de bravoure, Fondling, elle va même jusqu'à faire penser aux transes de Rock Bottom (impossible d'oublier Little Riding Hood Hit the Road). Diversions, Vol. 1: The Songs of Robert Wyatt and Antony & the Johnsons - Live from the Union Chapel, London reprenait entre autres Free Will and Testament, l'une des chansons emblématiques de celui-ci. Baker et Wyatt, deux trompettistes qui sont passés par la fenêtre. Bardé d'oreillers comme on a l'impression de l'être, on veillera à ne pas finir aussi mal.
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