Le nom du trio vocal les Gladiators semble dériver d’une fascination pour la figure de l’esclave rebelle de la rome antique Spartacus. Leurs débuts sont liés à un succès des Ethiopians, Train To Skaville. La face B de ce célèbre morceau était You are the Girl, une chanson permettant à Albert Griffiths, qui allait devenir le charismatique leader des Gladiators, de gagner confiance en ses capacités d’auteur de chansons. Il les aimait très imagées, chargées de paraboles, capables de retracer l’histoire du reggae depuis ses origines.
Trio
vocal composé de Griffiths, de Clinton Fearon et de Gallimore
Sutherland ils firent leurs classes avec le producteur Coxsone Dodd -
ils allaient rester maçons un moment, étant donné son principe de
20 dollars la chanson et pas de royalties. Le morceau Hello Carol
(1968) fait partie de leur préhistoire, et c’est déjà un gros
succès en Jamaïque. Roots Natty, Bongo Red, Jah Go Before Us
et Mr. Baldwin suivent, et le trio passe même entre les mains de Lee
Perry avant que l’affaire ne se termine en combat de coqs.
Virgin,
à travers leur branche Front Line, poussa à partir du milieu des
années 70 des artistes plus enclins à faire des singles, qui
offraient une gratification immédiate dans leurs pays, à produire
des albums destinés à une plus large distribution. L’intrusion
d’un gros label est donc plutôt bénéfique pour le reggae,
d’autant plus que les albums sont rendus de nouveau disponibles par
Virgin après les années 2000 (avec leurs pochettes originales –
mais sans notes et sans paroles). Les Mighy Diamonds ou les
Abyssinians sont aussi concernés par ces rééditions.
Les
Gladiators se montrèrent aussi productifs avec les albums qu’avec
les singles. Ils réenregistrèrent beaucoup de hits pour ces albums
qui sont parmi les grands classiques de la période. Encouragés par
un premier disque redoutable, Trench Town Mix Up (1976), ils
maintinrent le cap avec Proverbial Reggae (1978) et Naturality
(1979). Une compilation, Dreadlocks the Time is Now (1990), ressemble
19 hits révélant la ferveur du groupe dans cette
période. Musicalement, le trio se maintient dans une formule
simple ; les rythmes lancinants tirent parfois sur le dub,
l’apport des guitares est minimaliste il n’y a pas ou peu de
cuivres. La présence inattendue d’un harmonica dans plusieurs
morceaux de l’album Sweet so Till (1980) laisse penser que
Griffiths avait apprécié les bandes originales d’Ennio Moricone
pour Sergio Leone.
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