“…you can hear whatever you want to hear in it, in a way that’s personal to you.”

James Vincent MCMORROW

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samedi 23 avril 2011

Crystal Stilts - In Love With Oblivion (2011)




Parution : avril 2011
Label : Slumberland
Genre : Psychobilly, Psychédélique, Garage Rock
A écouter : Sycamore Tree, Throught the Floor, Shake the Shackles

7.50/10

Qualités : hypnotique, inquiétant

Pour certains, Slumberland c’est The Pain of Being Pure at Heart ou Dum Dum Girls. Formés à New York en 2003, les Crystal Stilts ont pour mérite un sens du danger, du mystère vers lequel convergent toutes leurs influences et leur musique sur la brêche. Souvent comparés au Jesus and Mary Chain « des débuts » pour le bain de réverb sordide qui caractérise leur son, il ont aussi beaucoup de la nostalgie automnale que partagent par exemple Black Tambourine (aussi de Slumberland) et l’énergie twee punk des Shop Assistants. Si l'on s'en tient aux guitares, c'est un surf rock des profondeurs. Les comparaisons dans la sphère indie-pop peuvent se multiplier, avec la présence d’un peu d’Opal (David Roback) sur Alien Rivers. Des références dont l’aura marche encore très bien aujourd’hui. Les amoureux de nouveau psychédélisme, de dream pop et de garage rock chatoyant devraient apprécier. Mais il proposent des affiliations plus anciennes, plus vicieuses, les explorant comme les vestiges d’une civilisation engloutie (par les nappes d’orgue électrique ?) ; le Velvet Underground par exemple, groupe à travers lequel les Crystal Stilts se balancent au bord du vide et transforment un sympathique twee punk en cauchemar habité. L’amérique sinistre de Johnny Cash ou de Jim Morrison est carressée et mâtinée d’un second degré à peine palpable. Il ne seront peut être pas remarqués pour leur originalité, mais la finesse de leurs projections les démarqueront.

Bonne idée de leur part ; ils n’ont quasiment pas évolué entre ce nouvel opus et le premier, Alight of Night (2007), qui avait déjà marqué les esprits. Le son est peut-être plus chaud et séducteur par moments, avec un pied dans ce qui s’est fait de mieux ces dix dernières années, en termes de ce qu’on pourrait appeler la maîtrise d’un nouveau psychédélisme. Surprenante au premier abord, la voix zombifiée de Brad Haggett pourrait même lui attirer quelques moqueries au moment notamment de ce fameux Alien Rivers de huit minutes. En anglais, un mot traduit bien ce genre de prestation : deadpan ; désacfecté. Mais ce qui commence comme une curiosité se fond en réalité à merveille dans le maëlstrom de faux semblants de In Love With Oblivion ; au mieux de sa douleur, cette voix se connecte à quelques entre-mondes qui nous échappent. On n’est pas supposé savoir de quoi il parle, ni en quelle tonalité il est supposé chanter. Les paroles montrent que Haggett lui-même se force à ne pas quitter son rêve et l’imprecision qui l’accompagne. 

Sycamore Tree raconte l’histoire d’une fille trouvée dans un arbre ; qui le suit dans la mer, sans qu’il sache pourquoi – et tout le refrain, « I wonder her how ?/ I wonder her why. », participe au climat superbement occulte de l’ensemble. Il ne répond pas aux questions, il se contente de les poser. Throught the Floor parle de disparition, Invisible City de mort par procuration : « We know what happened at death/ But I don't have to say why."”. Le martèlement enfonce les clous dans ce cerceuil où Haggett a été invité.

Bourré d’expériences surréalistes, In Love With Oblivion n’est pas un disque uniformément caverneux, mais distordu pour le meilleur, descriptif et plein d’esprit. Au fond, une légèreté malicieuse lui permet de rebondir. Les albums monolithiques ont leurs vertus, et In Love With Oblivion n'est pas loin de l'être. La voix de Hagget est juste un peu plus animée sur Through the Floor et Shake the Shackles, et devient nonchalante. Les Crystal Stilts prennent alors un coup de jeune (ce n’est plus un question d’âge), deviennent presque fréquentables par la jeunesse d’aujourd’hui. Pensez les Strokes en concert dans une crypte. Ils en deviennent presque vivaces, mais gardent une patine hors d’âge. Autrement, le groupe tournoie avec une fascination pour l’usure psychologique vaguement comparable à celle de Joy Division et crée un climat que d’aucuns pourraient trouver claustrophobe. Et un sens du jeu qui prouve les réverbérations, dans le cas, ne sont pas là pour cacher la misère, en dépit d’une section rythmique plus hypnotique que musclée.










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