OO
pénétrant, hypnotique, frais
indie rock, noise rock
Comment
crée t-on un album addictif ? Ulrika Spacek semble avoir la
réponse. Sublimant leurs influences de Sonic Youth, Me Bloody
Valentine et Deerhunter, ils créent un son très ouvert, et qui nous
laisse, malgré l'intensité, en soif. Le groupe s'est formé en une
nuit à Berlin, entre Rhys Edwards et Rhys Williams. C'est la même
nuit qu'il ont définit le concept et le nom de leur album, The Album
Paranoïa.
Ce
disque finalement capté à Londres, en compagnie de trois autres
musiciens, s'écoute comme une expérience sonore incroyablement
homogène. The Album Paranoïa puise avec un contrôle hors du commun
dans l'attitude vaporeuse et les nappes chères à Deerhunter et
Atlas Sound, tandis que même le chant ressemble parfois à s'y
méprendre à celui de Bradford Cox. La répétition et les guitares
traitées en fluctuation tonale donnent à une chanson comme
Porcelain l'air d'un classique indie-rock, dans la veine de ce qu'on
a entendu chez les américains sur Halcyon Digest (2011). La maîtrise
de l'aspect répétitif joue un rôle révélateur dès la première
écoute, surtout dans le cœur de l'album, Beta Male et NK. Ainsi,
les chansons mettent à l'épreuve notre soif de variété plutôt
que notre patience. Mais l'homogénéité bat du même coup des
records.
Le
son fuzz semble parfois aplanir toutes les aspérités, et contribue
à produire ce son fluide dans lequel les paroles des chansons
semblent si bien intercalées. C'est vrai en particulier sur la
profession de foi, I Don't Know, en ouverture. Tout, drones sonores,
harmonies et paroles doucement balancées, semble en parfaite osmose.
Les émotions se battent un peu pour échapper à ces gangue
hypnagogique. Ultra Vivid puis le single She's a Cult débrident
l'album de son self-control, le signe d'une emprise rare pour un
groupe aussi juvénile. Les deux dernières chansons évoquent quand
à elle différentes époques de Radiohead comme résultant de
l'enregistrement à Londres.
https://ulrikaspacek.bandcamp.com/album/the-album-paranoia
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire