Dan Reynolds (basse et lumières), Scott Donaldson (Batterie et voix) et Sean McVay (Guitar et voix) forment King Buffalo. C'est de ces tout jeunes groupes auxquels on rattachera des adjectifs les alourdissant inutilement, tandis que, sous leur heavy rock, ils dégagent plutôt une grâce éthérée et vous habitent au lieu de simplement vous confronter. Découverts avec une « démo » enregistrée en deux jours, où ils montraient déjà un effort d'exécution au-delà de ce que font certains groupes professionnels, ils se sont depuis pleinement donnés les moyens de répondre à l'appel de leurs influences, Pink Floyd ou Black Sabbath. A la fois inventif et efficace, leur premier album Orion est fait pour marquer les esprits et mérite de longues heures à descendre ses rivières de guitare fuzz.
Mondo Drag, Windhand, All Them Witches sont parmi leurs compagnons de route. Ce trio basse/batterie/guitare issu de l'underground nord américain, amateur de dissimulation, transporte dans ses veines le mysticisme réflexif propre aux anglais de Hawkwind. Comme eux, leurs sons circulaires et sinusoïdaux transcendent largement une voix qui se pose avant tout pour souligner une mélodie, mais aussi pour raconter une histoire décrire un sentiment d'aliénation et de lâcher-prise. Des riffs stoner éléphantesques viennent électriser leurs tentations léthargiques et propulser les morceaux dans une direction toujours exaltante. Ailleurs, il retiennent ce qui fait le bon classic rock à la Led Zep' ou Jimi Hendrix.
Quelle est votre inspiration pour le son des guitares ?
Nous avons grandi en écoutant beaucoup de Jimi Hendrix, Pink Floyd, Black Sabbath, et Led Zeppelin, et nous suis vraiment retrouvés plongés dans ce rock des sixties/début seventies, auquel nous avons mêlé nos idées psychédéliques originales.
Il y a une influence anglaise dans votre musique, Hawkwind, et aussi les power trios comme Motorhead, et Pink Floyd aussi. Et la musique blues, aussi ?
Nous aimons beaucoup tous ces groupes, et le blues les a grandement influencés.
Ce qui m'a frappé, c'est que pour un premier album, Orion est extrêmement bien produit. C'est le fruit d'une expérience particulière ?
Nous avons écrit à peu près tout l'album pendant l'été 2015 et nous l'avons enregistré entièrement nous-mêmes, dans notre salle de répétition. Cet endroit se situe dans un vaste immeuble, un peu comme une caverne, et nous avons décidé de le mettre à profit en plaçant des micros un peu partout dans les corridors pour obtenir ce très gros son.
Vous avez tourné avec de nombreux groupes.. Quel est votre meilleur souvenir ?
Nous étions en tournée avec All Them Witches en 2014 et nous avons joué dans cette salle géniale à Winston-Salem, en Caroline du Nord, appelée The Garage. Ben et Parks [Ben McLeod et Michael Parks bassiste et guitariste de All Them Witches] nous ont rejoint pendant le set. C'était une expérience très cool.
Les mélodies et les harmonies sont puissantes, produisant un sentiment à la fois ancien et sidéral. Quel équilibre avez-vous voulu obtenir ?
Nous essayons de faire en sorte que les voix ne soient pas la force directrice des chansons. L’instrumentation, le groove, et les dynamiques sont la clef pour nous. Les voix a tendance à flotter sur le mix et n'est utilisée plutôt pour compléter les mélodies.
Quelle influence la scène Nord-Américaine exerce t-elle sur Orion ? Êtes vous sensible à la scène psychédélique californienne également ?
Il y a une très bonne scène psychédélique dans le nord des États-Unis. Beaucoup de grands groupes y font des choses très intéressantes. Bien évidemment, la scène Californienne nous a aidés à former nos ambiances. Chaque partie du pays contribue à introduire ses propres façons de faire. Nous essayons de trouver un équilibre et tracer notre propre interprétation des sons psychédéliques, dans notre musique. Nous nous tenons à ce qui rend la chanson plus fluide ou nous fait nous sentir le mieux avec elle.
Que raconte la chanson Sleeps on a Vine ?
C'est une chanson d'amour tragique entre deux personnes qui, tandis qu'elles tombent amoureuses l'une de l'autre, perdent leur propre identité dans l'intervalle, les amenant à une existence misérable où ils ne savent plus qui ils sont.
Et à propos des thèmes de l'album, est-il plus attaché au réalisme, des choses dont vous avez fait l'expérience dans vos vies, ou des allégories ou du mysticisme ?
Eh bien, il y, c'est sûr, une pensée cohérente et une histoire qui traverse tout l'album. Mais nous aimons l'idée que l'auditeur puisse trouver sa propre interprétation et donner à la musique un sens à ses yeux. C'est intéressant de penser que notre musique peut pousser différentes personnes dans diverses voies. Concernant les thèmes, c'est un mélange de réalisme et de mysticisme. Beaucoup des allégories et de l'imagerie sont utilisées pour raconter l'histoire ; certaines d’entre elles viennent de notre expérience personnelle.
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