groovy, soigné, contemplatif
Stoner rock, psych-rock
Mondo Drag, Windhand, All Them Witches sont parmi leurs compagnons de route. Ce
groupe issu de l'underground nord américain, amateur de
dissimulation, transporte dans ses veines le mysticisme réflexif
propre aux anglais de Hawkwind. Comme eux, leurs riffs circulaires et
sinusoïdaux transcendent largement une voix qui se pose sans autre
artifice qu'une légère aliénation, pour décrire des expériences
physiologiques et hallucinatoires. L'une des chansons les plus
directes de l'album, Monolith, montre bien cette efficacité héritée
des power trios du rock anglais (Black Sabbath, Motorhead), nantis
d'une basse et d'une batteries puissantes.
Les Black Angels et le rock
psychédélique californien au sens le plus large font partie de
leurs influences. La production atmosphérique et soignée souligne
le sentiment de voyage, si bien que c'est un groupe que qu'on peut
aussi bien écouter après les thaïlandais du Khun Narin Electric
Phin Band, et toujours se perdre dans les guitares résonnantes d'un
vrai sentiment d'ailleurs, sur la troisième chanson, celle de la
confirmation, Sleeps on a Vine. Imaginons un Pink Floyd aux hormones.
La voix de Sean McVay est entre l'homme exalté prêt à se rendre
aux mystères des confins cosmiques, croisée avec celle d'un rocker
en proie à une lassitude incommensurable.
Les
harmonies, les solos propulsent Sleeps on a Vine vers un classicisme
dans lequel King Buffalo emporte, avec ce premier album, ses lettres
de noblesse. Sur disque, ils sont ainsi déjà promis d'être
uniques, grâce au travail titanesque pour en arriver à cette clarté
de vision. Plus loin, Goliath semble pousser encore ce qu'il est
possible de faire, pour un trio, en termes d'évocation d'espace, de
mélodie. Encore une fois, surgit un riff qui électrise les
tentations léthargiques et propulse le morceau dans une direction
très satisfaisante. Orion Subsiding nous enchante encore par la
recherche d'un blues reposant sur une boucle de synthé sidéral, et
dont l'ambiance donne au chant un aspect non seulement lointain mais
ancien. Enfin Drinking the River Rising poursuit dans une ligne très
similaire mais poussée à un niveau de construction plus
étourdissant encore.
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