O
entraînant, inquiétant
Rockabilly, blues rock
The Legendary Shack Shakers ont de ces crochets mélodiques, c’est
comme de voir un match de boxe mené par un squelette psychobilly. Ils secouent
tous les bons os de votre corps. Thématiquement, on est sans surprise dans le
sud fantasque et ses marécages à zombies épris de rock n’ roll et de marijuana.
Les refrains sont constitués du minimum de mots, et redoutablement efficaces: « Get on down the road »
sur Mud, la chanson qui donne le patron pour la guirlande d’halloween ; « Baby,
how long » sur Miss America. « Take my hand, don’t leave me cold’ sur
Cold. La voix caverneuse du chanteur Col JD Wilkes est parfaitement appropriée.
C’est rudement convaincant au niveau des paroles comme de la
musique. Le groupe s’imprègne et recrache cette culture sudiste depuis 20 ans,
et c’est aussi ce qui leur permet de rendre crédible cette descente en train
fantôme. Wilkes, passionné de musique traditionnelle, a déjà été récompensé
pour un album hommage aux sonorités des Appalaches, enregistré avec un violoniste
(de fiddle), Charlie Stamper. C’est un Colonel dans le Kentucky, en tout cas,
ça met en lumière les talents de son groupe
(augmenté par des fans tels que l’acteur Billy Bob Thornton) à recycler toutes
les danses et jeux de jambes issues des fermes et des campagnes sudistes. Rarement
un album à la narration si pleine de détails inquiétants n’aura été aussi
joyeux et charmant ! Down to the Bone, qui succède à une parenthèse narrative
rappelant What’s he building in There ? (Tom Waits, Mule Variations, 1999)
évoque un Waits de cimetière.
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