OOO
envoûtant, intemporel, lyrique
Rock, psychédélique
Israel Nash Gripka. Si son nom laisse imaginer un bar à colonnes néo-classiques enfumé au narguilé, c’est au Panthéon grec des groupes dérivés de Neil Young qu’il mérite d’entrer. Le groupe marrie – et le mot, qui suppose une célébration, a son importance – des sons spaciaux, psychédéliques, tonitruants, des riffs garage gigognes, des harmonies vocales et le timbre à l’émotion intense de Gripka. L’artiste, originaire du Missouri, et désormais résidant au Texas, continue une tradition de songwriters au cœur sur la main, partageant le label de Steve Earle ou Townes Van Zandt.
Certainement enregistré en analogique, l’album laisse entendre un authentique souffle américain, en en refaisant, de façon toujours inespérée, une terre à l’échelle de son immense sensibilité. Israel Nash fait de l’américana avec les potards dans le rouge des valeurs humaines. Tout y est, même le mellotron sur l’introduction de L.A. Lately, l’une de ces balades en mid-tempo qui représentent un voyage intérieur comme Neil Young n’est plus occupé à les faire. Six minutes et demie superlatives, des notes caressantes et poignantes culminant sur un refrain cosmique.
L’autre folie de plus de six minutes, Strangers, annonce son caractère habité et héroïque dès l’intro acoustique, avant de résonner comme un Going to California (Led Zeppelin), avec cette largeur de vue, cette envie d’embrasser toutes les lumières mystiques qui puissent émaner de la contemplation d’êtres humains. Déjà parfait au début, le même plan se répète encore et encore, d’une chanson à une autre, donnant l’impression d’un album inamovible, monolithique, comme les intemporels le sont. Un voyage assourdissant et libérateur au pays de la Musique ! Jonathan Wilson n’est parfois pas très loin...
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