O
ludique, audacieux, efficace
noise rock
Une cascade de superlatifs irisés inonde Marnie Stern depuis ses débuts en 2007 avec In Advance of the Broken Arm. Depuis 'l'album rock n' roll le plus excitant de l'année', une joute d'enthousiasme s'est engagée entre Stern et les organes médiatiques, même prestigieux, comme une fête privée qui concentre ce que le rock indépendant a de plus mondain. Marnie Stern telle qu'on l'imagine : la ville (New York) jusqu'au bout des doigts, ce qui permet, avec un peut de savoir-faire, d'avoir des fans dans le monde entier ; en témoigne le clip d'Immortal, toujours sur le point d'être incroyablement ennuyeuse, antipathique ; cherchant apparemment dans ses chansons a prouver combien elle a travaillé dur (''I’m working, I’m working so damn hard' sur la chanson titre) ,pour les enregistrer, les produire, son jeu de guitare étonnant menacé de devenir la seule marque de son originalité désormais impuissante. Presque chaque détail de sa vie aux 400 jobs définit un personnage à des années lumière de l'authentique rockeur de Memphis. Mais Marnie Stern ne s'arrête jamais : elle écoute Led Zeppelin, et sur Nothin is Easy et Still Moving, elle laisse penser qu'elle va travailler encore plus dur dans le futur.
Mais les faiblesses de Marnie Stern sont aussi ses forces ; sa façon de délayer inlassablement l'implosion de sa formule acrobatique mêlant guitare en tapping, overdrive hard-rock et voix enfantine n'est aussi bonne que parce qu'elle joue contre le temps, reflétant une vie bondissante, et révélant finalement plus de doute que prévu, la peur de ne pas tout vivre, de ne pas exprimer les bonnes émotions, la crainte de ne pas exprimer d'émotion du tout, le désespoir de n'avoir personne pour répondre aux questions implicites. Elle ne joue pas sur les regrets mais pose concrètement le présent comme tremplin toujours renouvelé vers l'avenir, écrivant ses confessions ('I'm running out of energy' sur la chanson Proof of Life) dans un temps déjà révolu, le déluge de notes de sa guitare permettant de résoudre en trois minutes presque tous les obstacles sur sa route, laissant quelques énigmes pour les multiples écoutes que mérite l'album. Sa musique, désormais cadencée par le batteur Kid Millions d'Oneida, est tout aussi franche qu'avec Zack Hill mais moins violente, plus interactive et moins le fruit de forces en opposition. Stern a beau dire qu'elle est obligée d'employer une méthode pour écrire et que cela ne vient pas naturellement, The Chronicles of Marnia provoque un faisceau d'émotions et de pensées spontanées chez l'auditeur, de phrases accrocheuses en refrains, en choeurs, de surprise en surprise.
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