OO
Elegant, soigné
Jazz, fusion
C'était un concert intéressant, au New Morning le 4 novembre. Christian Scott Atunde Adjuah, de la Nouvelle Orleans - entouré de six musiciens en provenance d'un peu tout le sud des Etats Unis, assez juvéniles - se lançait en reprenant la mélodie de Videotape, de Radiohead. Avant de reprendre plus loin The Eraser, une chanson de... Thom Yorke. Radiohead, inventeur de la stretch music ? Ici, les rythmiques de Of A New Cool semblent inspirées par une autre chanson du quintet anglais, Reckoner.
Ce "Videotape" était le morceau le plus en retenue d'un set qui s'approchera de la jam-fusion-session - tout en restant lisible. Les mélodies sont là, bien suggérées. C'est seulement que Scott veut laisser à chaque musicien de quoi se faire plaisir au cours du concert. Elena Pinderhugues, à la flûte, que Scott est très chanceux d'avoir découverte, subjugue facilement par sa vélocité virevoltante qui correspond à l'esprit léger et fluide. Elle est crédité en premier lieu sur la pochette, même si elle n'apparaît que sur deux morceaux.
Le secret et l'album, ce qui explique ce son à la fois presque électronique et tribal, ce sont les deux batteurs, Joe Dyson et Corey Fonville. L'un dispose d'un tome électronique, l'autre d'une grosse caisse qui est en fait un djembé, un tambour ouest-africain. Scott recherchait avant tout à mélanger les rythmes de diverses provenances, voir ce qui allait se produire... entre Les variations et les trames qu'ils produisent, sont, au côté d'un pianiste inventif, certaines des clefs sur lesquelles reposent le son en expansion de Scott, au risque de s'éparpiller...
Tandis que le concert s'oriente de plus en plus vers le rituel chamanique, Christian Scott se met à beaucoup parler, allant en digressions quand il aurait pu simplement rappeler que son grand père est le chef de quatre tribus indiennes à la fois. Il est mu par une fierté vaniteuse, mais que serait la musique de la Nouvelle Orleans, cette ode à l'affirmation de soi et à la reconstruction du monde, sans fierté ?
Sa musique avance toujours, par bonheur, tête baissée. Pour aller où ? La destination idéale, semble être les mélodies en mode mineur qui sont sa marque de fabrique depuis Litany Against Fear. Ici, après avoir proposé différentes directions (sous les maillets de Warren Wolf, au xylophone, par exemple), retour au bercail avec The Last Chieftain. La stretch music reste une musique progressive, à mon avis plus intéressante dans les plus long titres comme West of the West ou Of a New Cool.
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