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jeudi 23 juin 2011

Sarah Jarosz - Follow me Down (2011)




Parutionmai 2011
LabelSugar Hill
GenreRock
A écouterCome Around, My Muse, The Tourist
/107.25
Qualitéspénétrant, entraînant, intimiste, féminin


Sarah Jarosz est née en 1991 (à Austin, Texas), et pourtant sa maturité musicale ne saurait être questionnée ; elle était déjà virtuose au banjo à l’âge de dix ans (ou devrait t-on dire aux différentes sortes de banjo), et, de manière peut être plus significative, a élargi sa palette aux guitares, mandolines, et claviers (piano, wurlitzer), et aussi comme une chanteuse formidablement assurée. Signant avec Sugar Hill Records à tout juste seize ans. Song Up in Her Head sera son premier album, en 2009 ; son talent à plusieurs dimensions et sa précocité seront remarqués. Elle sera considérée comme une Gillian Welch de nouvelle génération. Welch elle-même a depuis la fin des années 1990 donné une touche contemporaine à la musique bluegrass et contribué à populariser le terme d’’americana’, un genre musical qui rime aujourd’hui avec sex-appeal et remet au passage la country, pratique apparentée longtemps sous-estimée, d’aplomb.

Sur Song up in her Head, les propres chansons de Jarosz avaient quelque chose d’ancien, avec des revers qui confrontaient la réalité, comme sur Broussard’s Lament - à propos de la lenteur du gouvernement après l’ouragan Katrina (Texas et Louisiane sont deux états assez intimement liés, artistiquement parlant pour le moins). Elle reprenait aussi sur ce disque une chanson de Tom Waits, Come on up to the House ; un endroit ou sexualité et romantisme, légèreté et gravité ne sont plus dissociables. Jarosz est aujourd’hui toujours étudiante au New England Conservatory, et sa volonté de marier apprentissages d’école et influences personnelles peut paraître un peu consciencieuse, mais le résultat n’est qu’ivresse et la profondeur de son art réelle.

Follow me Down est un successeur naturel, continuant sur une voie très prometteuse, avec ses floraisons de cordes tournoyantes héritées de la tradition bluegrass et Appalachienne, et ce lustre contemporain promis par une voix puissante et douce. En termes d’héritage, les apparitions de grands nom tels Jerry Douglas, Chris Thile, Shawn Colvin, Bela Fleck, Stuart Duncan et une douzaine de musiciens évoluant autour de la scène de Nashville sont d’autant plus remarquables qu’elles épousent parfaitement le cadre préparé par Jarosz, qui est celui d’une démarche aussi contemplative qu’elle est en mouvement – certaines chansons, Annabelle Lee ou Floating in the Balance, superbement propulsées par la rythme de son banjo. Come Around, le premier extrait de l’album, est une course folle, qui marie mélodie, intensité, et virtuosité.

Run Away, qui précède cette chanson, donne le ton à l’album, avec ses arrangements vastes, hantés, sensuels. “Follow me down through the cotton fields/ Moon shadow shine by the well/ Lead us down a road, where no one goes, we can run away…”. La limpidité de cette chanson nous encourage à venir y trouver une relation privilégiée, quand la solitude projetée par l’artiste renforce le lien avec celui qui l’écoute. Follow me Down ne perd jamais ce charme, montrant l’artiste en exploration, en proie à une ivresse qui dépasse ses talents les plus visibles pour explorer de nouvelles dimensions mystérieuses – Annabelle Lee est écrite d’après un poème d’Edgar Allan Poe. Sur My Muse, Jarosz a un pied dans le rêve, passionnée autant qu’éloignée des racines country. La cheville blanche dans un monde personnel qu’elle s’approprie progressivement, un milieu de subtile différence, ou les tournures entraînantes peuvent gagner en magnétisme ce qu’elles perdent en consistance (Gypsy). L’équilibre est constant entre contrôle et abandon, en témoigne la reprise de The Tourist (Radiohead) qui est un jeu sur la corde raide réussissant à devenir une douce et lente séduction.

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