O
communicatif, rugueux
country rock, rock
Parfois, dans les vidéos ou sur les photos, Bingham apparaît un peu lisse, un paradoxe quand on connaît bien sa voix rocailleuse. C'est le cas de la vidéo tournée pour la chanson Radio, qui fait partie de la face B de Fear and Saturday Night. Une chanson qui démontre par ailleurs parfaitement comment Bingham sait donner, musicalement, à ses chansons, tout ce dont elles ont besoin pour faire perdurer des ambiances fortes - comme celles que permettrait un western indie. Bingham, qui aura sans doute encore longtemps cette image de jeune premier de la chanson texane, a désormais perdu ses parents, et certaines de ces nouvelles chansons décrivent comment désormais il accepte la tendance autobiographique, semblant se réconcilier avec un statut plus petit. Il avait un peu souffert du succès du film Crazy Heart et la chanson qui y était associée.
Fear and Saturday night semble célébrer, dans un mouvement habile, à la fois sa passion des clubs, les chaudes ambiances du texas (le rock n' roll Adventures of You and Me) et la force nouvelles d'idées rassemblées, derrière les talents des nombreux musiciens qui jouent l'album. Quoi qu'il en soit, c'est sa vision, car, propriétaire de ses droits, il contrôle tout. Bingham est aussi né entre les clichés, entre ranchers et rodéos, des ambiances dans lesquelles il a donné ses premiers concerts. Comme musicien, sur scène, il faut chaque jour qu'il s'affirme un peu plus à l'écart du rôle d'outlaw ou de mauvais garçon. C'est un disque choral, communicatif en diable, qui donne parfois à voir les tubes californiens en version West Texas. Il arrive après deux albums plus déchirés, et qui manquaient sans doute de liant, Junky Star (2010) et Tomorrow Land (2012). Et ce n'est que trois des cinq albums publiés en huit ans. Si on qualifie volontiers son style de country-rock, ses influences lui permettent de reprendre les Beatles comme de donner un pastiche mexicain avec Boracho Station. En attendant l'album live que les fans attendent depuis longtemps, voici donc, peut-être, son meilleur recueil de chanson studio.
L'ambiance presque festive d'une chanson comme Island in The Sky, sur laquelle, déjà, point l'accordéon, est contrebalancée par une voix toujours emprunte de fatigue. Bien sur, pas mal de filles le préféreront pour la douce mélancolie dont il est capable sur Nobody Knows My Trouble ou My Diamond is Too Rough (l'une de ces chansons très simples et effectives comme il a le secret), sans parler de la chanson titre. Le moins qu'on puisse dire, c'et qu'il enfonce le clou de la fière culture texane auprès des jeunes.
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