O
contemplatif, lucide
songwriter, pop, indie rock
Effigy évoque la collaboration de Nick Cave et Warren Ellis sur une B.O. de film. Déjà, la maison et la carcasse de l'australien Matthew brûlent d'un amour perdu. Et plus loin, Constant en ajoute une couche avec une lenteur solennelle. Il faut dire qu'on habite loin du rock avec lui : pour la première fois cependant, il utilise une guitare électrique. Soul to Save, quand à elle, ressemble à une de ces pépites cathartiques du grand maître en la matière, Marc Huyghens, le chanteur de Venus/Joy. Matthew chante à merveille comme quelqu'un qui sent ses sentiments s'évaporer et les conjure pour les retenir. Attention, c'est grave, voire carrément lugubre, quand des violoncelles s'entrecroisent, mais cette aspect 'défait' complète à merveille la voix mélodramatique de Scott Matthew. Qu'on ne peut s'empêcher de rapprocher de celle de David Bowie, et parfois c'est la solitude exprimée par les instrumentaux de sa trilogie berlinoise que l'on entend. Matthew n'a nulle part les audaces du Thin White Duke, mais peut être sa force est t-elle ce manque d'audace, ou son minimalisme, qui le pousse à creuser, pendant de longues minutes, le même sillon, jusqu'à épuiser toute tension et évacuer tout sentiment. 33 minutes et 10 chansons exactement. Il construit un arc narratif parfois basé, comme chez James Vincent Mcmorrow, sur des silences, par exemple avec Ruined Heart, un point culminant en termes de délicatesse. “Come on the disaffected, believe what we need matters, I’ve had a premonition, a place where we can grieve” L'album est une quête pour cet endroit où l'on peut se lamenter en toute quiétude.
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