O
frais, ludique, lyrique
jazz
Joe Locke reprend des standards, dans un album parfait pour écouter autour des fêtes de fin d’année. Et pourtant, derrière les mélodies apaisantes, il y a la volonté créer de nouvelles émotions, avec cet instrument trop peu répandu comme fenêtre de ses envies d’introspection et de légèreté.
Joe, tu ne fais pas seulement de belles notes et de belles phrases mélodiques, mais il y a aussi beaucoup d’élégance dans ta performance. C’est un concert avec beaucoup de personnalité, non seulement dans ton jeu, mais dans ton langage corporel et la façon dont tu interagis avec le public.
La « performance », ce n’est pas une intention de ma part. L’aspect physique de ma façon de jouer vient qu’il faut essayer de faire ressortir les meilleures notes possibles du vibraphone. Je joue avec quatre maillets à la fois. Cela demande beaucoup de force, c’est très physique. Afin de jouer les phrases je joue avec toute l’énergie dont j’ai besoin à l’instant où je dois la fournir. Si cette façon naturelle d’obtenir les notes apparait comme une chose préméditée, et bien tant mieux.
Quant à ma personnalité, je suis une créature très sociable. J’ai l’habitude d’aller vers les autres, même s’il y a une part de moi qui exprime de profonds doutes. C’est sans doute pourquoi j’ai besoin d’être heureux en public. J’ai besoin d’éprouver cette joie car je passe une partie de mon temps à m’égarer dans des réflexions peu sûres, dans des endroits sombres. Le terme de performance, finalement, me paraît péjoratif. Il dissimule ce que vous exprimez vraiment lorsque vous jouez.
Pourquoi graviter dans l’univers du jazz ? Aurais-tu pu jouer du classique ?
J’ai toujours créé mes propres trucs. J’ai commencé à écrire mes propres chansons très tôt, pêchant des choses que j’entendais sur les disques et à la radio, m’appropriant des mélodies. J’ai été attiré par l’improvisation presque depuis le début de ma carrière.
Qu’est-ce que tu écoutais à ce moment-là ?
Quand j’étais enfant j’écoutais du rock n’roll. De 12 à 16 ans j’ai joué de la batterie dans un groupe de rock n’ roll avec des musiciens plus âgés, et j’écrivais de la musique. Puis, comme la plupart des gens de mon âge, je me suis mis au jazz en écoutant de la musique qui fusionnait les genres, Weather Report et Chick Corea, Return to Forever, Herbie Hancock, Headhunters, puis en replongeant dans du plus ancien pour trouver ce saxophoniste, Wayne Shorter, et m’apercevoir qu’il jouait avec Art Blakey et qu’il avait des disques sur le label Blue Note. J’ai continué de chercher, j’ai abouti dans le monde du jazz acoustique.
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