OO
intense, efficace, commuicatif
country, folk rock
Une œuvre dont le thème central est l’amour peut être assez convaincante pour vous procurer deux sensations ; d’abord le simple bonheur à l’idée d’exacerber sa loyauté et sa tendresse, ensuite le sentiment que ce bonheur doit être quotidien, l’amour la plus belle des nécessités à satisfaire, bête que l’on attaque avec la bravoure et l’optimiste des vagabonds. Un grand cœur, quelques instruments de musique et une voix pour sa propre âme suffisent. Sur le premier album de l’extraordinaire nouveau groupe The Lone Bellow, la ballade Tree to Grow est un hymne à la loyauté, et l’enthousiasme débordant du reste des chansons donne envie d’aimer et de voyager à chaque fois. A chaque fois qu’une nouvelle marque d’affection et d’amour est romancée par le chanteur Zach Williams.
Williams s’est retrouvé soudain propulsé par les sentiments à une place où il aurait aimé ne pas être : à la suite d’une chute de cheval, sa femme s’est retrouvée paralysée– et a par chance retrouvé sa mobilité depuis. Les paroles de l’album ont été écrites à cette période. Inutile de fantasmer une musique traditionnelle qui s’échapperait du plus soul des studios de la campagne américaine : tout est là, pour de vrai, sur les trottoirs de Brooklyn, où s’est installé ce groupe qui met avec fougue la country au tableau des scènes musicales New-Yorkaises. Une country moderne ou l’honnêteté émotionnelle prime sur la drague pop, dans des termes désormais suffisamment à la mode pour cumuler – et c’est révélateur - 3 500 000 fans sur Facebook, dans les deux phénomènes que sont Mumford and Sons (« nous ne sommes pas des pop stars ») et The Lumineers.
Un album riche en émotions que le trio scande souvent en se lançant dans des harmonies vocales à l’intensité rare. Kanene Pipkin (mandoline), Brian Elmquist (guitare) et Williams en leur centre, tous trois coude à coude en concert, ne sont que le cœur énergique de The Lone Bellow. Sur scène, le groupe se démultiplie autour d’une batterie qui martèle et galope; plusieurs mandolines, un banjo, violon, piano, accordéon, seconde guitare, slide-guitar et bien sûr basse, donnant le plus propulsif des écheveaux de cordes. Quinze personnes ont contribué à l’album. Green Eyes and a Heart of Gold entre en matière dès la première seconde, et par le chorus ; la chanson amalgame amour et espoir de meilleurs lendemains. “Green eyes and a heart of gold/All the money’s gone and the house is cold/And it’s alright”. Les oh-oh-oh de Pipkin à la fin du morceau sont particulièrement bien sentis.
Les chansons tournoient, se déroulent sans temps mort, ne démarrent pas toujours de façon triomphante mais laissant présager de leur verve dès leurs prémices à la guitare acoustique. Leur énergie se répand graduellement, avec le timing parfait pour qu’on s’en imprègne complètement. Le niveau de confidence du groupe est tel que le premier single de l’album n’arrive que dans sa deuxième moitié, c’est Bleeding Out. On pourrait une impression de déjà entendu si Williams n’était pas aussi possédé par ses mots, si les chœurs et les arrangements n’était pas aussi parfaitement en place, laissant hébété celui qui s’attendait aux imperfections généralement associées aux premiers albums. Le sentiment de puissance dégagé est total sur le pont du morceau : « Nothing we need ever dies ». A la fin The One You Should’ve Let Go termine l’album sur une notre franchement libératrice et rock n’ roll.
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