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Doux-amer, romantique, ludique
country, rock, americana
Hayes Carll semble faire partie de ces quelques êtres sensibles et agaçants, de ceux qui se comportent comme des orphelins élevés par une tante détestable qui aurait essayé de s’en débarrasser en les envoyant à l’armée (l’adage Kiss My Ass Guy You’re On Your Own qui donne son nom à l’album est un code de soldat). De ceux qui en fuient le conflit en un temps record parce qu’ils ont de prétendus mal de dos, et qui décident ensuite de multiplier les petites mesquineries à l’égard des femmes qu’ils fréquentent, afin de se venger de l’éducation qu’ils ont reçue, avant de leur écrire en secret des lettres d’amour déchirantes, à demi-sincères seulement, sans les envoyer. L’avantage avec Hayes Carll, c’est que l’imaginer ainsi, au vu de ses chansons, le rend encore plus crédible. Le natif d’Austin, Texas, est parti pour rester un songwriter doué mais d’apparence erratique, qui cultive les vengeances dans un coin de la pièce, réussissant à tourner par poésie interposée les vraies injustices en absurdités avec un talent fourbe, tout en se fendant régulièrement de chansons romantiques presque nobles, telles Chances Are ou Bye Bye Baby sur le nouvel album : « Now the drunks have turned to strangers and the stars are out of tune, as I think about the one who might have saved me. I know you’re out there somewhere between the highway and the moon. Oh, bye-bye, bye-bye, baby. » On a qualifié Carll de « Charles Bukowski de l’ère des anti-dépresseurs ». A l’appui de la thèse, dans l’excellente Hard Out There, la dérision du musicien dans la bouche d’un de ses personnages : « You ain’t a poet, just a drunk with a pen."
Ma chronique en entier sur le blog Faust Sceptik
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