Parution : mai 2001
Label : Mute
Producteur : Mark Bell
Genre : Dance-rock, Synth-pop
A écouter : Dream On, Shine, Comatose, I am You
Note : 6.50/10
Qualités : élégant, sensible, sombre
Depeche Mode a tracé, dans les années 1990, avec leurs albums Violator, Songs of Faith and Devotion et Ultra, une autoroute comme celle qu’avait construite Kraftwerk au cours des années 70 – elle documentée de cinq disques, dont le précieux Autobahn. Le trio de Basildon joue des coudes, dans la cour médiatique des groupes anglais, depuis plusieurs décénnies, avec The Cure ou New Order. Martin Gore, la vraie personnalité qu’il s’agit de fouiller s’il l’on souhaite s’intéresser de manière sérieuse au groupe, donne à chaque fois à Dave Gahan de nouveaux écrins mélodiques, ressemblant à du blues synthétique. Gahan n'est ainsi souvent qu'interprète, mais totalement investi dans l'imaginaire romantique propre au groupe. Guitariste et chanteur sont comme archange et martyre christique.
Label : Mute
Producteur : Mark Bell
Genre : Dance-rock, Synth-pop
A écouter : Dream On, Shine, Comatose, I am You
Note : 6.50/10
Qualités : élégant, sensible, sombre
Depeche Mode a tracé, dans les années 1990, avec leurs albums Violator, Songs of Faith and Devotion et Ultra, une autoroute comme celle qu’avait construite Kraftwerk au cours des années 70 – elle documentée de cinq disques, dont le précieux Autobahn. Le trio de Basildon joue des coudes, dans la cour médiatique des groupes anglais, depuis plusieurs décénnies, avec The Cure ou New Order. Martin Gore, la vraie personnalité qu’il s’agit de fouiller s’il l’on souhaite s’intéresser de manière sérieuse au groupe, donne à chaque fois à Dave Gahan de nouveaux écrins mélodiques, ressemblant à du blues synthétique. Gahan n'est ainsi souvent qu'interprète, mais totalement investi dans l'imaginaire romantique propre au groupe. Guitariste et chanteur sont comme archange et martyre christique.
Violator (1990) était l'album qui a confirmé leur talent à produire de grandes et sombres coupures électro à tendance claustrophobique, parfois dansante, naïve ou humoristique – Enjoy the Silence. La naïveté n’est sans doute pas vraiment revendiquée par Martin Gore mais devient attachante tandis que le talent du groupe à rendre crédible ce qui avec d’autres aurait produit des mièvreries, devient évident. Leur disque suivant, Songs of Faith and Devotion (1993), servait notamment I Feel You, Walking in My Shoes et Mercy in You, toutes en refrains, In My Room, rampante, ou encore Rush. Enfin, Ultra (1997) basculait dans le malsain et les guitares grimaçantes (Useless), tout en continuant à fournir des tubes certes moins convenus que jamais – Barrel of a Gun, Home - , et It’s No Good faisait même sourire. La tension palpable que produisent les chansons austères de Gore et les sonorités vicieuses de Fletcher donnent au trio une crédibilité difficile à mesurer.
Exciter avait été accueilli comme celui de la reprise de pouvoir de son chanteur, alors qu’il émergeait d’une longue convalescence aux drogues dures. Et c’est vrai qu’il n’y a plus ici l’amertume de Ultra. L'aspect malsain est remplacé par une noblesse est une élégances premier degré, ainsi qu'une pudeur avec laquelle Dave Gahan est à l’aise. Son interprétation, très précise, touche au conceptuel. Entre de mauvaises mains, les textes de Martin Gore pourraient dégénérer vers le ridicule. Ce disque ouaté évite l'écueil de la débauche : le ton est calme, clair, doux. Dave Gahan ne manque pas d’expressivité, pas davantage que les compositions qui malgré le gros travail des machines restent très humbles et polies. L’univers du groupe est ainsi dessiné à travers ses traits essentiels ; chant très intelligible partagé avec Gore, et sons étranges qui participent à la mélancolie et à la fracture exprimée.
Mark Bell, qui a travaillé avec Björk, sait doser les ingrédients. Exciter est ce que Vespertine, paru la même année, était à l'islandaise. La restriction est de mise malgré une recherche sur la matière permettant de trouver les sons les plus fidèles à recréer l’atmosphère voulue. Il n’y a pas de mélodie évidente, seulement quantité de sentiers piégés et parfaitement organisés. C’est le disque d’un groupe qui a voulu se débarrasser des clichés et des crochets pour rediriger son attention vers l’essentiel à leurs yeux, avec une foi peut être un peu appuyée mais honnête.
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