OO
ludique, intense, frais
Garage rock, punk, boogie
"As loose as they are, they still sound
incredibly tight, if that makes sense », peut-on lire en
commentaire d'une vidéo live du groupe-collectif australien
KingGizzard and the Wizard Lizard sur internet. Oui,pourrait t-on répondre, cela a un sens de dire qu'il sont incroyablement rigoureux, tout en abandonnant leur musique à des longueurs, allongée sur le stomp furieux de deux batteurs.
Mais ce n'est pas le seul paradoxe de ce groupe, qui est aussi fun
que sinistre, et sort en 2016 leur album le plus punitif, encore à
paraître au moment de ce concert. Prenez leur dernier album en date,
Papier Maché Dream Balloon, qui prenait le contre-pied du précédent (une habitude) en présentant des morceaux acoustiques, faisant ressortir les
influences bluesy du groupe.
Le meilleur morceau de cet album,
Trapdoor, est inquiétant, habité. On pense aux Black Lips. C'était
le seul morceau de cet album qui sera joué ce sort, son côté
répétitif et obsédant se prêtant à un concert fait pour marquer
le subconscient. Le groupe joue visiblement ce soir dans un élan qui
a commencé à 2015, lorsqu'il ont inclus à leurs sets à la fois Head
On/Pill, The River et toutes les pièces détachées d'I'm in Your Mind, issues
de l'album portant ce nom, celui qui semble les avoir vraiment révélés en 2015.
Ils ont donné leur propre sens à la
musique garage punk rock, ne se contentant pas de ressusciter les
années 60. Les années 60 n'existent que dans la tête des
nostalgiques dont King Gizzard n'a rien à faire. Ils ne sont pas là
pour signer des pochettes mais pour abattre en particulier les
morceaux punitifs de leur futur nouvel album, tels Robot Stop, Gamma
Knife et People-Vultures, qui portent l'intensité un cran au delà
de ce que propose les parangons du genre, les californiens Thee oh Sees, dont King
Gizzard s'affirme comme le pendant australien. Il n'y a pas vraiment
d'autre groupe dans le genre à se montrer aussi prolifique avec le même
succès dynamite.
Le concert à la Flèche d'Or a servi d'intense
séance de rattrapage pour quelqu'un étant resté sur Oddments (2014).
Leurs revendications se sont noyées dans la sueur, mais le
lendemain, en écoutant leur musique psychédélique et abrasive
l'esprit clair, on est émerveillé. Vraiment, on se demande ce qu'il font
en ce 5 mars, après avoir donné autant de concerts depuis plusieurs
semaines, et on le suppose, avec toujours la même intensité. On
imagine le chanteur/compositeur/multi-instrumentiste Stu Mackenzie
se mettant, tranquillement, à composer leur deuxième album de 2016.
Avec un sitar, il en est capable.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire