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Efficace, entraînant,
Indie rock, rock
Wintersleep
est, en raison de leur identité immédiatement reconnaissable, d'un
charisme toujours sous évalué, de leur nervosité vitale et d'un
chanteur attachant, l'un des groupes indie-rock dont Trip Tips a le
plus de plaisir à avoir des nouvelles. C'est comme de retrouver de
vieux amis, qui depuis 2007 et Welcome the The Night Sky, n'en
finissent pas de s'émanciper. Après deux bons albums, l'ample New
Inheritors (2010) et le plus électro Hello Hum (2012), produit par
Dave Fridmann (MGMT, Flaming Lips, Mercury Rev), ils reviennent avec
un album fait pour séduire.
Amerika, la première chanson qui
propulse leur nouvel comme un Coldplay plus rock, atteint semble t-il
un niveau de succès sans précédent. Ce n'est que satisfaction de
l'entendre démarrer par une rafale de caisse claire si typique du
groupe, non sans rappeler aussi les premières secondes du Loveless
de My Bloody Valentine. Le shoegaze est une esthétique musicale à
laquelle ce groupe répond, comme à la simple envie de rendre leurs
chansons le indie rock le plus galvanisantes possible.
On
peut ne pas en apprécier toutes les méthodes pour arriver à cet
objectif, mais cela n'empêche pas les chansons d'être racées et
intéressantes. Par exemple, le vocoder sur Santa Fe, qui rappelle la
BO de Drive. La bonne foi de Paul Murphy n'est pas mise en doute,
mais c'est la tendance de leur producteur à rapprocher leur son de
l'idée que le grand public se fait d'un 'album rock' qui constitue
leur aspect un peu navrant. Cependant, ils ont de belles chansons,
capables d'envoûter : More Than, Shadowless, Love Lies...
D'autres impressionnent par la conviction palpable que Paul Murphy,
en particulier, met à en faire des déclarations d'intention
(Territory). Ils nous enjoint à ne pas être « le territoire
de quiconque », ne pas nous rendre manipulables.
Le groupe est
efficace sans s'exalter, le batteur se démarquant quelles que soient
les circonstances. Que serait Love Lies sans ses rafales de caisse
claire, à nouveau ? More Than brille même sans l'explosion
tellurique sur le pont, par l'impression d'un groupe focalisé, réuni
autour d'un hymne l'amour : « I love you more,more than i
said, more than i felt before ». Des mélodies musclées
soutiennent l'album sans temps mort. La longévité du groupe tient à
un équilibre que l'on ressent sur The Great Detachment.
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