O
sombre, pénétrant
rock alternatif
Do To Te
Beast n'est pas le genre d'album sur lequel j'ai envie de réfléchir
à froid. Ca
mènerait finalement à ne plus en parler. L'envie
mélodramatique du chanteur écorché
Greg Dulli est très bien
soulignée par cette musique orchestrée, interprétée par un plus
large ensemble qu'il y 20 ans, dans des ambiances qui se font parfois
explosives sans que
n'en ressorte vraiment de nécessité.
L'abondance de claviers, de percussions complexes
voire de cuivres
est révélatrice d'un jeu de cache-cache porté à son paroxysme.
Les
chansons démarrent sur le velours rouge, finissent souvent en
cacophonie mais ne sont
jamais meilleures que lorsqu'elles se
dissipent dans quelques notes de piano rhodes (Lost
in the Woods). Il
faut cerner à nouveau le personnage de Greg Dulli, ce qu'il a été
globalement depuis 25 ans pour trouver pleinement poignant ce disque,
entre l'album
rock
et la bande originale de son présent. Même si on
aimerait avoir à les éviter, plusieurs
grandes questions surgissent
tels des écueils qui réveillent les nostalgies des temps
passés
comme des feux sur un lac de bile. Qu'en est t-il de la voix ?
Elles est de plus en
plus entravée, et désormais mixée en deçà
de ce qu'elle a pu être. A l'image d'Algiers, la
plus belle chanson
de cet album, ce n'est une musique vitale que si on cherche à
remonter à contre-courant, à ébouriffer. C'est à dire, qu'il faut
l'écouter en restant absorbé.
Et juger par la deuxième partie de
l'album si Dulli a envie de nous dans son petit jeu ou si
son groupe
n'abreuve que sa propre mélancolie. These Sticks finit les choses en
beauté,
mais Black Love (1996) les avait terminées en grandeur avec une
chanson de plus de huit
minutes.
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