O
poignant, envoûtant, sensible
indie rock
Un album qui restera rare, dans la
mesure où seul un pressage vinyle a pour l'instant été fait – et
épuisé. La voix de Kristine Leschper se rapproche de celle d'Angel
Olsen ou de Sharon Van Etten, mais cette comparaison ne remet pas en
cause son identité et la force de sa volonté. Elle a monté cet
incroyable groupe à Athens (Georgie), dont le son capable d'une beauté formelle
éloignée de l'indie rock plus débraillé est pourtant capable de
revenir dans le giron de ce que leur producteur Drew Vandenberg a
l'habitude de monter, avec Deerhunter notamment (Copper Mines).
Il y a une forme de
jusqu'au-boutisme dans cet album. S'il ne contient que huit chansons,
la maîtrise du groupe lui permet de les agencer comme un parcours
sensoriel sans issue, depuis l'introspection la plus revancharde,
comme sur le très rock Lockjaw, jusqu’à la félicité d'une
légèreté soudaine dans le vibraphone de Burden of Proof.
C'est un
cycle où on ne croit jamais les douleurs apaisées pour de bon. On
se retrouve avec le plaisir coupable d'entendre des choses comme
« You Love me mostly when i'm leaving » ou d'autres
phrases dépréciatives tout en sachant que Leschper n'a sans pas
encore débouché sur ses idées les plus noires. Mais l'intensité
de son timbre, parfois bordé de choeurs spectraux (sur le glaçant
Blood Letting) justifie cette plongée vers une poésie si peu
réparatrice et fait de Mothers l'une de plus fraîches découvertes
du genre cette année.
Sans compter sur les sublimes guitares, comme
en témoigne le mieux la dernière minute de Hold You Own Hand :
nommée ainsi comme pour signifier que l'apaisement restera solitaire
et désolé, et qui fait culminer dans une dernière lamentation de
plus de sept minutes ce disque à couper le souffle d'intensité.
http://mothersathens.bandcamp.com/
http://mothersathens.bandcamp.com/
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