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lundi 3 février 2014

HISS GOLDEN MESSENGER - Bad Debt (2014)



 
 
OO
envoûtant, fait main
americana, songwriter

Pour sa voix, et sa façon d'ouvrir l'americana à une pulsation personnelle tout en le rendant vaste grâce à la maîtrise des arrangements, Hiss Golden Messenger est l'une de mes plus importantes découvertes de ces derniers mois ! Mais attention , cet album, enregistré il y a 3 ans, peut s'apparenter à des démos pour les deux disques qui sont sortis depuis.

La Caroline du Nord, Ron Rash, un écrivain que j'adore, y vit. Un état qui, à travers lui, dégage une sagesse étrange, basée sur la narration de remords et de doutes, le patriotisme examiné à travers la réminiscence de vieux conflits qui ne laissent pas, d'un bord à l'autre, les américains en paix ; de vies que l'on veut redresser. M.C. Taylor y s'est installé pour retrouver une harmonie égarée à Los Angeles. Il a recommencé au début, enregistrant en 2010 ces chansons que le poids autobiographique et poétique prête parfaitement à sa voix suspendue comme au dernier acte d'un drame. Mais il n'a jamais pu vendre le résultat : l'entrepôt qui contenait les copies de l'album a brûlé. Il devait s'appeler Bad Debt, 'mauvaise dette', et le titre est resté. (Un article lu cet après-midi, m'expliquait que la dette constitue la base de la société humaine et est un moteur pour l'homme, mais que lorsque le capitalisme a remplacé la religion, la perspective de la rédemption qui donnait un sens et poussait à transcender cette culpabilité est tombé pour une fuite en avant sans expiation possible. Il faudrait redonner un sens à cette 'mauvaise' dette pour en faire une force).

Le gâchis financier et artistique subséquent à l'incendie donne un sens particulier à l'album. Ces chansons acoustiques contiennent du folk, mais suintent surtout de l'authenticité du parolier, raconteur d'histoires. Elles frémissent et n'attendent pas de se déployer pour être déjà intenses. The Serpent is Kind ou Super Blue, par exemple, sont déjà marquantes, avant de trouver sur Poor Moon (2011) et Haw (2013) leurs incarnations définitives, flamboyantes. Maintenant qu'il est de nouveau disponible, cet album est comme la pièce manquante d'un triangle d’œuvres où les brillants arrangements de certaines répondent en écho aux harmonies et aux révélations personnelles. 

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