Winter – Into Darkness
Southern Lord
Fascinant disque de death/doom metal de 1991, réédité à l’occasion de la reformation du groupe pour quelques concerts par le label prestigieux Southern Lord (Sunn O))),…). Winter se forma en 1990 sur les cendres de groupes punks de New York, Doomsday et Meltdown. Alors que tous les groupes du coin jouaient à l’époque aussi vite que possible, Winter prit la tangente en rampant, accordant leurs guitares plus bas que tout le monde et combinant lenteur et lourdeur pachydermique des riffs. Les guitares sonnent comme une attaque de roquettes. La voix est caverneuse. Et lorsque les tempos s’enlèvent, c’est encore plus malsain, en témoigne Destiny, une fresque épique qui après avoir attaqué avec la délicatesse d’un Panzer sur fond de basse vrombissante, sombre dans la torpeur. La batterie se détache toujours, comme sur ce Power and Might dont on peut réellement sentir tout le poids. Musique de désolation, ambitieuse en termes d’ambiances dès l’instrumental Oppression Freedom Oppression, et brute en termes de production. Le groupe s’inspirait de Black Sabbath, Celtic Frost, CarnivoreDischarge aussi bien que de King Crimson. Au-delà du fait que tous les sept morceaux sont énormes – l’album culmine sans doute sur Goden et atteint de nouveaux horizons de décrépitude avec le final Into Darkness qui approche les dix minutes – le noir pouvoir de Winter tient à son mystère; depuis la pochette jusqu’à la carrière éclair, c’est un groupe qui a laissé beaucoup de questions en suspens et encore davantage de groupes s’emparer de leur héritage. Une expérience étrange et radicale ou .
Jackie deShannon – Come and Get Me : the Complete Liberty and Imperial Singles Volume 2
Ace
Le second des trois volumes dédiés aux 45 tours de la chanteuse du Kentucky. En août 1964, elle va ouvrir pour les Beatles lors de leur première tournée aux U.S. Elle est alors une auteure de chansons à la hauteur de sa réputation. Hold Your Head Hight et She Don’t Understand Him Like i Do sont co-écrites avec Randy Newman, et capturent la frustration de l’adolescence. Don’t turn Your Back on Me, avec Jimmy Page, joue le folk gothique et intense. Par me biais de reprises, elle prouve qu’elle peut tout interpréter ; le R&B frénétique de It’s Love Baby ou les versions de chanson par Bacharach & David ou Chip Taylor.
The Kinks – The Kink Kontroversy
Universal
Le troisième album des prolifiques Kinks (1965) faisait le lien entre leur passé et leur futur. La plus grosse partie est à l’image des deux premiers albums (aussi réédités) : Kinks (1964) et Kinda Kinks (1965), soit des étincelles R&B comme Milk Cow Blues ou le simple Till the End of the Day. Mais avec des morceaux tels Where have all the Good Times Gone et I’m on an Island, Ray Davis tourna le dos au Swinging London pour devenir un outsider. Il devint bientôt le plus astucieux chroniqueur social de l’île.
Sebadoh – Bakesale
Domino
Un album important paru en 1994, qui capture le trio culte et imprévisible à son meilleur, faisant encore bonne patte du côte grunge et lo-fi, tout en lançant une tentative de toucher de plus larges audiences par le biais de mélodies pop. C’est le meilleur des deux mondes dans cet enchaînement de vignettes de 3 minutes crues mais avisées. L’écriture est partagée entre le guitariste Lou Barlow (sensible) et le bassiste Jason Loewenstein (colérique). Ca donne aussi bien le romantique Not a Friend que l’excité Shit Soup, qui raconte le rush d’adrénaline provoqué par les premiers instants de l’amour. « I don’t need to eat or sleep/I’ll smoke a thousand cigarettes »). Encore un disque qui sublime le sentiment de frustration.
Merry Clayton – Gimmie Shelter
Repertoire
Le disque est sorti en 1970 après la performance intense de la chanteuse sur le mythique morceau des Stones, qui est interprété ici dans un arrangement de cuivres, pour se déployer à l’abri de toute comparaison. C’est par ailleurs une collection de reprises qui célèbre sa voix remarquablement chargée d’émotion. Tell all the People, par les Doors, prend une tout autre dimension. Une bonne façon d’explorer le mystère et l’excellence de celle qui fut de l’une des plus belles batailles du rock.
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