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Intimiste, fait main
Blues, acoustique, folk
La voix de Broadbent, un hobo britannique, n'a pas la puissance qui conviendrait, mais au fil de cet album il porte sans trop en faire la chanson blues à un certain paroxysme, son propre nirvana. Au milieu de l'album, l'endurante Don't Be Lonesome, la fragile Without You et l'austère People Live in Hell démontrent sa force d'évocation au delà de la révérence.
Toutes les chansons sont de lui à l'exception de la reprise citée en premier lieu. C'est un blues souvent acoustique, délié mais pas égaré. Un blues qui a l'intelligence existentielle et la foi profonde qui convainc de plus en plus au fil de l'album, quand la pochette pouvait sembler composée. Avec Making my Way, on entre dans la dernière partie de l'album, où plus rien n'est à prouver, où les schémas auraient pu devenir répétitifs, mais ce n'est pas le cas. Parce que Making my Way est chantée avec une résolution irrésistible et qu'on apprécie une bonne fois pour toutes la façon qu'a Broadbent d'utiliser sa guitare aussi comme percussion. Puis vient The Plane Overhead, qui parle de son expérience intérieure avec une musique pleine de souffle, jouée dehors. Quelques harmonies inattendues viennent couronner cette performance enregistrée avec trois fois rien et pourtant hantée. Lorsqu'il l'enregistra, dans un bel été 2014 au coeur du Lincolnshire en Angleterre, il décrivit l'expérience comme un 'heureux accident'. "Ce qui a commencé comme une pièce improvisée a 'décollé' pour ainsi dire, quand un avion est passé au dessus de nous pendant l'enregistrement, donnant à la chanson son identité." Cet aspect improvisé n'est pas sans rappeler Riley Walker, dans un genre plus dépouillé.
Une artiste très prometteur !
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