OO
hypnotique, extravagant, lourd
Metal, Post rock
Un album plein de radiations, qui brille comme un soleil maudit sur toute la production musicale de l'année 2014. A la fois régressif et férocement tourné vers les choses qui doivent se produire. L'épine dorsale de cet album c'est Michael Gira, un grand personnage du rock américain. Il a une morgue truculente, une façon bien à lui d'être sérieux, d'éclairer sa musique d'une ambiguïté iridescente, séduisante autant que repoussante. Dix chansons où il joue son va-tout, parfois seul interprète à bord, malgré le son d'un groupe monté par la force de l'illusion. Les dix minutes de Kirsten Supine exhalent ce désespoir. Mais dans un album d'une telle envergure, chaque sentiment se retrouve inversé dans la course d'une folie artistique qui se veut totale. Et quand il part en guerre avec un batteur qui s'appelle Thor Harris et qui rappelle Attila, cela donne la coulée sonore de Bring The Sun/Toussaint Louverture, avec une section centrale hallucinante où le bruit d'une scie marque la limite d'une chanson et le début d'une autre, et où des chevaux renâclent, enregistrés dans le studio, avec que Gira ne se mette à invoquer TOUSSAINT ! LOUVERTURE ! LIBERTE ! EGALITE ! FRATERNITE ! La révolution n'est pas loin. La profondeur du son donne aux paroles élémentaires et épurées un autre sens.
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