Parution : novembre 2012
Label : We are Unique ! Records
Genre : Dream folk, Chanson
Mes préférées : Don't ever, Sleepwalker, Cet Air, Wheel the Real
Qualités : Doux-amer, soigné, onirique
La musique sur
le premier album du tout jeune duo Midget ! serpente et se faufile à la cadence
de ses guitares étouffées. C’est un animal rêveur, d’apparence modeste, mais qui
recouvre peu à peu vos sens, à votre insu, ouvre ses pattes membranées pour
vous inspirer des sensations. Selon les heures du jour, Lumière d’en bas peut
apparaître comme un traitement plus ou moins insolite, toujours bénéfiques à
vos sens de diverses façons. Je me réjouis toujours de nouvelles grâces, de
nouveaux moments de langueur, de petites félicités harmoniques, pensant entendre
peu à peu les mécanismes qui font l’irrévocable beauté de la musique toujours
légère de Midget !. On se laisser porter par des instants fugaces : ce refrain
par exemple, « Le serments se font à ciel ouvert/tu le sais, Amour, tu le
sais. » Pour mériter leur étiquette de « meilleur duo/groupe dream-folk
de l’année », ils n’ont qu’à nous confronter, ce qu’ils font, à des
évocations de rêve pur : la parfaite Sleepwalker, et une ligne ça et là,
sur Les Mailles par exemple : « C’est un tel éclat que l’on ne voit
jamais/Au-delà des cercles d’ambre sous les paupières ».
On imagine
combien il est difficile d’enregistrer un album aussi doux sans échouer. Claire
Vailler et Mocke ont tiré ensemble tous les fils invisibles de ces chansons françaises ou anglaises, empruntant
à la poésie de ces deux langues d’une façon vraiment personnelle. Inspirés par de délicates structures mélodiques jouées à la guitare, ils ont poussé les enveloppes et les ont embellies de
claviers discrets et d’autres instruments servant de ponctuation et donnant des
visions féériques à leur partition. Le résultat a une intimité, une douceur qui
s’intensifie avec ses velléités progressives.
Claire décide
de chanter de mille façons, court le danger de ne pas trouver le ton juste.
The Scottish Way ou Le Vert et le Gris semblent danser tant de mouvements simultanés
et trouver dans ces mouvements apparemment disjoints une identité et une
nouvelle assurance. « J’ai perdu mon cœur, j’ai perdu ma folie/contre ma
peau/Avant de la laisser couler sur l’étendard ou la foule qui s’éloigne. »
Midget !, c’est comme regarder ces danseurs flamands exécuter leurs interprétations contemporaines,
oniriques et doucement sauvages d’une pièce de Ravel - version chanson
folk.
Outre la
richesse harmonique qui constitue la signature du duo, une gravité envoûtante fait
surpasser aux chansons leur formes de comptines, lorsqu’on évoque un désir
rejeté sur Don’t Ever ou l’arrivée de l’hiver sur Cet Air. Cette dernière est
une petite gemme qui entrecroise les mélodies. Puis vient Wheel the Real. « Rip the bitter and sour/things that creep at
your side. » On peut
sentir ces choses rampantes gratter de leurs petites pattes espiègles et vous inculquer
chacune une image, un mot, un son, une contribution précieuse et parfois amère. Le refrain est encore de ces moments chatoyants : « You
reap what you sow but it’s not what you are/Until you decide you will never
never never/Know who is to blame if you’re on the wrong side.” On se
laisse porter et déposer ailleurs, par la seule poésie des mots.
Plus d'infos : http://www.uniquerecords.org/artists/midget-_27/lumiere-d-en-bas_74.html
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire