Parution | Novembre 2008 |
Label | No Quarter |
Genre | Americana, country, folk |
A écouter | What About Us ? , Digging in The Ground, Take my Hand |
O | |
Qualités | apaisé, doux-amer |
La musique country-folk de Doug Paisley est un peu à l’image de celle de CassMcCombs sur son album Wit’s End : les deux ont été accusés de manquer de vitalité, et les deux en tirent leur principal attrait. Chez Paisley, cette sensation tient aux arrangements acoustiques diaphanes, autant, par exemple, qu’à la voix doublée et légèrement déphasée sur le premier morceau, What About Us ?. Les mélodies de piano dépouillées et la guitare pedal steel achèvent de donner l’impression d’un disque étouffé, maintenu avec une maîtrise sous-estimée à un niveau où il risque de ne capter que la moitié de l’attention de l’auditeur. Ca ne veut pas dire que ce n’est pas une expérience agréable, même intéressante, au vu de la qualité chatoyante de ses mélodies, de certaines sonorités, de la légèreté de ses guitares – tout cela culminant sur Digging in the Ground, l’entrée définitive en matière de l’album - et surtout de ses duos en contrepoint (Doug Paisley est souvent accompagné de Simone Schmidt). Plus loin, sur Wide Open Plain, la guitare est à nouveau mise en valeur avec une simplicité, une effectivité qui est à l’image de l’album.
A un peu plus de 34 minutes, c’est un album capable de vous accompagner de manière répétée, au-delà de ce que vous pouvez imaginer. Ses histoire de cœur un peu dépressives – A Day is Very Long, Take my Hand, Take Me With You – laissent la sensation agréable de petits riens. Inspiré par Bonnie Prince Billy (qu’il a accompagné en concert) et son marquant I See a Darkness (1999), Doug Paisley tire comme lui le meilleur parti des limites de sa voix, pour exemple sur Last Duet. Schmidt s’affirme, elle aussi, sur cette chanson puis sur We Weather, avec une sensibilité country minimaliste. Chaque geste, vocal comme instrumental, est restreint, et rendu plus beau, plus précieux pour cela. Pour parachever cette sensation qu’un vieux charme opère, Paisley semble s’inscrire parfois dans la lignée d’un Johnny Cash des plus repentis et des plus sobres : c’est le cas sur Take My Hand, où Schmidt joue le rôle de June Carter avec bonheur.
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