OO
soigné, entraînant, orchestral
Pop progressive
L'autre petit prodige au violon, Owen Pallett, pouvait sembler trop réfléchir. Merveilleusement désinhibé, l'américain Kioshi Ishibashi (son véritable nom) a partagé les festivités avec le groupe Of Montreal, avant de démarrer logiquement une carrière solo, étant donné le potentiel que ses années de formation musicale sur la côte est lui avaient donné. Son deuxième album est d'abord trop pop, puis on est obligés de se rendre à l'énergie, à la joie, à la sensibilité même que dégage cette quête d'une équilibre parfait. Comme pour le prouver, sa ballade à la guitare pour chanter un amour déçu entre deux grandes séquences de chansons extraverties, amenées à un fantasque orchestre retro-futuriste par un violon électrique. Quand vient Ha Ha Ha pt.2 et ses synthétiseurs ressemblant à des voix humaines haletantes, on s'est si bien laissés portés que toute l'essence de l'album transparaît : sa lumière, c'est son élégance. Les réminiscences du rock progressif sont rendues parfaitement acceptables par la souplesse des idées. Ce qui était des aberrations de production sur les albums folk rock des années 1970 est ici transfiguré en petites victoires. Par exemple Carry On Phenomenon, où l'artiste est l'hôte parfait : voix maîtrisée jusque dans le falsetto, déhanchement musical et séquence virtuose que Rick Wakeman n'aurait pas réussi à faire passer à la postérité. Tout est une question de secondes, et Ishibashi sait qu'il ne faut pas jouer plus d'un instant sur la même corde. Après In Fantasia, le 'finale' assez grandiose, deux titres bonus nous amènent plus près de l'inde ou l'indie rock de Midlake sur lequel on soupçonne Ishibashi d'avoir rêvé lui aussi.
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