OO
varié, pénétrant
indie rock
La voix de Marshall est celle d’un voyou, un timbre égal, un récitatif de sang-froid, son apparence celle d’un Poulbot diaphane qui paraîtra inoffensif même un couteau ensanglanté à la main. Du point de vue des textes déjà, malgré les rimes insistantes (Cementaly…) on ressent de la teneur, une volonté d’exprimer des sentiments non complexes, mais qui s’enchevêtrent peu à peu sur des plages intrigantes et dépouillées. Des intrusions de pop ou de jazz fusion diversifient un parcours déjà réfléchi.
Marshall est né entre quelques accords jazz et le son d’une guitare à moitié cassée. Il y a ajouté les trames électroniques cotonneuses, une façon de mettre sa voix au premier plan. Il l’a fait sans prendre nécessairement le temps d’admirer le travail des autres avant de se lancer.
Une compilation aussi riche (14 morceaux) de ses premiers émois fait pourtant le portrait d’un jeune homme qui doit encore s’affirmer au-delà de ses fragilités. Il triomphe pour l’instant sur la brèche entre l’éclosion palpable d’un art et l’expression de sentiments qu’à 19 ans il est encore en train de comprendre.
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