OO
intimiste, frais
rock alternatif
Elle a beau paraître très sure d’elle sur ce disque, Angel Olsen n’a rien
forcé pour passer en deux ans de la discrète vocaliste derrière Bonnie Prince
Billy à celle qui propulse désormais des chansons plus solides à la force de sa
guitare électrique. Pourtant, c’est une remarquable apparition que de jaillir d’un
disque aussi clair-obscur que Wolfroy Goes to Town (2011). On se dit qu’elle
est là pour graviter autour de la lumière, sans jamais quitter les tristesses que
projette Will Oldham.
Burn That Fire For No Witness un album naturel : elle a toujours
préféré l’électricité et les lumières de la ville, où elle est arrivée pour poursuivre
sa carrière : Chicago. Sharon Van Etten, également chez Jagjaguwar, a suivi
un peu la même trajectoire vers New York. Là, elle a rencontré le batteur Josh Jaeger
qui n’a eu de cesse de peaufine on plan : travailler avec elle, l’introduire
à un autre ami avec qui il formait déjà un tandem solide pour la composition.
Les chansons se sont formées avant et après la tournée exténuante. On se
demande toujours ce qui pousse des artistes comme Olsen à prendre la route
plutôt que de travailler tranquillement sur leur prochain album. Pourquoi un
album à la gestation aussi organique, qui appelle la joyeuse solitude d’une petite
famille de musiciens, doit t-il être entrecoupé d’obligations promotionnelles ?
Heureusement, Jaeger n’a même pas eu besoin de l’avoir toujours sous la main
pour tracer les lignes franches de cet album avant de les soumettre à sa
validation. Les fondations folk-rock tâtonnantes reproduisent l’intimité,
jamais vraiment dévoilée, des chansons, leur esprit encore énigmatique,
hésitant à libérer complètement les envies de légèreté et de vitalité. Celles qui
se dissimulent dans toutes les vies tiraillées entre la culpabilité d’être heureux
face à soi-même et la peine de devoir devenir de plus en plus public. Ce sont ses
limites qui semblent donner l’impression qu’il est plus qu’un pas en avant pour
Olsen, mais une œuvre à part, qui se suffit à elle-même.
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