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jeudi 1 septembre 2011

Shirley Collins & Davy Graham


Avec Shirley Collins et Davy Graham, la scène folk devait être expérimentale non pas pour répondre à des visions ou à des concepts farfelus, mais pour correspondre à une envie d’invention musicale. Une fois qu’elle eut rejoint Londres en 1953, avec comme bagage le chant perfectionné auprès de ses tantes et grand-mères, Collins se mit à participer à des rassemblements de musiciens folk chaperonnés par le Critics Group et un duo de passionnés traditionalistes, Ewan McColl et Peggy Seeger. Leur vocation était de « préserver les chansons dans leurs paramètres sociaux et artistiques originaux. » Le folk prescrit par le Critics Group ennuya cependant rapidement Collins qui trouvait que la scène folk ressemblait à une « chaîne de production », fabriquant des artistes comme des voitures Ford. Davy Graham, de son côté, était moins versé dans le folk et davantage dans la musique rock n’roll, tout en s’investissant dans la scène jazz et blues bourgeonnantes alors en Angleterre. Il avait trouvé chez Steve Benbow un intérêt pour les mélodies orientales. Ses influences éclectiques et son talent lui permirent de figurer, dès 1959, à l’âge de 18 ans, dans un documentaire de la BBC, Hound Dogs & Bach Addicts : The Guitar Craze, où ou le voit trouver son chemin sur une version très inventive et complexe de Cry me a River.

Tandis que Collins et Graham faisaient paraître leurs premiers albums, plusieurs clubs folk se développèrent en Grande Bretagne, jusque dans le plus petit village , avec le Critics Group comme point de focalisation. Cette naissance musicale se fit en parallèle de celle du skiffle, un rock n’ roll tenté de blues qui appartenait aux jeunes musiciens les plus turbulents et ne mit pas longtemps à décliner. L’approche traditionnelle prévalait dans le folk, mais les expériences ne tardèrent pas à se multiplier. Davy Graham fit paraître en 1963 The Guitar Player (son titre ambitieux soulignait le fait que l’on pouvait encore être un simple ’joueur de guitare’ et pourtant un talent unique), une collection de réinterprétations furieuses et inventives – ne serait-ce que pour le principe de transformer du jazz ou de rythm & blues en folk avec sa guitare accordée étrangement. The Guitar Player ouvrait de nouveaux horizons à la guitare acoustique et son influence est comparable à celle qu’ont exercé John Fahey ou Sandy Bull.

La rencontre de Collins et Graham donnera en 1965 Folk Roots, New Routes, 13 réinterprétations intenses de chansons traditionnelles, un instrumental original de Graham, Rif Mountain, et deux morceaux de jazz. Leurs différentes expériences firent de Folk Roots… une expérience marquante, un disque qui ne ressemblait à aucun autre ; comme deux langages redéfinissant ensemble le folk dans sa fragilité, en montrant obstinément les contours inconsistants, et suggérant la torpeur menaçante qui résulterait de la scène psychédélique à venir, la stridence de l’ « Acid », comme on l’appellerait, aussi bien que le pouvoir réparateur et contemplatif de cette musique parfois bienveillante. Leur rencontre musicale fut l’acte qui signa le destin d’une partie des scènes Anglo-saxonnes.

Le jeu en fingerpicking complexe de Graham rassemble les influences qu’il avait projetées dans The Guitar Player, et rythme les interprétations nuancées et mélancoliques de Shirley Collins. Sa voix riche fut sans doute une influence pour Sandy Denny et beaucoup d’autres chanteuses talentueuses à venir. Non content d’inspirer Bert Jansch, John Renbourn ou même Jimmy Page, Graham représentait fièrement le mouvement naissant, ne s’arrêtant pas aux seul termes musicaux ; son intérêt pour la contre-culture et les philosophies exotiques le placent auprès des artistes du courant psychédélique. Pour Shirley Collins, Folk Roots, New Routes n’était que le début d’une carrière qui fit d’elle l’une des figures les plus chéries du folk anglais au cours des années 60 et 70, notamment après qu’elle eut enregistré, avec sa sœur Dolly, Anthems in Eden (1969) et Love, Death & The Lady (1970). Elle participa aussi à des aventures folk-rock au cours des années 70. Toujours en vie, elle semble avoir abandonné toute carrière musicale.







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