Marlon Williams lance les paris sur l'étendue de son succès, basé sur sa voix impressionnante de maîtrise, capable de lui valoir des comparaisons élogieuses avec les Buckley, ou des voix distinctes comme celle de Hayden Thorpe (Wild Beasts) ou Peter Liddle (Dry the River) et le propulser en avant, quelles que soient ses dettes aux veilles formules, de Nina Simone à Roy Orbison. Il fallait qu'il s'émancipe de Delaney Davidson, son compatriote australien, connu pour ses sorties enfiévrées en one-man band - avec lequel il a enregistré trois albums. Il le fait avec la candeur d'un enfant de chœurs, et c'est son autre force, celle avec laquelle il finit de convaincre : sa capacité à habiller ses chansons, de les hanter d'arrangement subtils (Ondes Martenot sur Strange Things ?), cette volonté de créer un album se saisissant fermement de son thème de catharsis et ne le lâche plus avant de l'avoir laissé résonner en plusieurs personnages, de s'être abandonné un peu, et musicalement, d'en avoir exploré la candeur quasi religieuse. Vos sens vous intimaient encore de résister à la séduction trop évidente de ballades où la trace de l'école de chant reste présente – I'm Lost Without You ou When i Was a Young Girl, a chanson qui sert de culmination à ses concerts.
En d'autres termes, cet album tiendra pour avoir réussi à articuler les lubies d'un élève idéal de la chorale religieuse (véridique) avec ses tentations de gamin fourbu à la recherche de liens sociaux et asociaux, finalement retapé au whisky, ce qui n'est pas, à la réflexion, sans danger pour sa voix. Sa face angélique lui vaudra d'autres rôles.
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