OO
apaisé, sensible
americana
Cet
album a été enregistré à Los Angeles, Austin et Phoenix. C'est à
dire ? En Californie, au Texas et … en Arizona. Mais le label
Dead Oceans fait aussi bien : ils sont quelque part au milieu
des Etats Unis, à Bloomington. C'est pas Memphis, encore moins
Nashville, et New York peuh !!
On imagine pas vraiment de
blagues sur le Texas cette fois, mais un voyage quasi nécessaire,
pour un musicien vétéran de la scène de Chicago, dont j'ai écouté
Heron King Blues (2004) pour la première fois à l'été 2009, au
moment où je publiais les premiers articles sur le blog qui
s’appelait l'Essentiel est Ailleurs. Je ne serai pas déçu avec
Stitches : les disques à belle pochette de Califone sont plus
attirants que les autres, et déjà attachants avant d'avoir rejoint
la... platine ! Oui c'est là que cet album a sa raison d'être,
pas sur un disque dur. Il a un grain, quelque chose de physique avec
une ombre qui plane, se déploie dans une pièce, vous donne des
ailes dans votre voiture. On plane avec Califone, qui trouve ici la
route d'ambiances plus horizontales, une odyssée quasi mythologique
à portée d'oreilles, tellement visuelle que je m'en souvenais comme
de musique instrumentale. Et pourtant, quelle voix ! Celle de
Tim Rutili, qui opère en trio (trois guitares parfois), est
fatiguée, un peu voilée (on pense à Ben Chasny de Six Organs of
Admittance) parfois suspendue à une corde.
« C'est le premier
disque pour lequel rien n'a été fait à Chicago, dit Rutili, depuis
la route. Le sud-ouest américain l'a charmé. « Les paysages
secs, les plages et les centres commerciaux, tout ça est venu dans
la musique. » Désincarnée et contemplative. « Chaque
chanson vient dune planète différente ; faire venir
différentes personnes et enregistrer dans différents endroits a
aidé à produire une tension à l'ensemble. Je voulais que ce soit
un disque plus schizophrène, rattacher des textures et des
sentiments en conflit. » 'Stitches', cela signifie les points
de suture, l'image est forte. La discrétion des textures les plus
étrangères, percussions, claviers et électronique, résolvent
cette schizophrénie dans une harmonie Pour l'occaison, Rutili a
retrouvé son vieux copain Tim Hurley, avec lequel il a enregistré
pour la première fois depuis 1998. de la à y voir un certain retour
aux sources, mais en plein nulle part... De l'aveu de Tim Rutili, une
renaissance car il a utilisé, cette fois, ses nerfs, son cœur,
confie t-il à Dead Oceans. La steel guitar est là. C'est comme Ry
Cooder se frayant une voie spirituelle et se mettant dans la peau du
vieux Harry Dean Stanton pour la suite du film Paris, Texas.
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