OO
Folk, Alt-folk
Pénétrant, lyrique, sombre
Des paroles incroyablement désenchantées, mais beaucoup de lyrisme caractérisent Laura Jean. Son album en 2014 est produit par John Parish, sans presque rien d'autre que sa guitare et quelques chœurs. Mais ici, il y a des cuivres, des incursions chaleureuses au milieu de la grande dépression. La pochette rappelle bizarrement celle du deuxième album de Nick Drake, Bryter Layter (pour me souvenir du nom, j'ai levé les yeux sur ma collection de CD et l'ai repéré tout de suite). Bien sûr, Laura Jean est, ou sera comparée à Cat Power, voire à PJ Harvey, dont elle partage le deuxième prénom. La densité émotionnelle dont elle fait preuve sur les ballades électriques et fragiles de cet album est saisissante. A chaque écoute, on s'enfonce un plus, que ce soit par la grâce des arrangements ou par la magie de sa voix, sans doute pas le produit de cours assidus mais plutôt d'après-midis à exprimer de la frustration. Les trémolos sur Missing You, toute en retenue avant soudain de prendre de la hauteur, prêtent à une extase inquiète, tandis que Noel a quelque chose en commun avec une chanson de Let England Shake, dans le traitement de ses voix, et l'impression de courir en cherchant les vivants sur un champ de bataille. On pense, parfois, sur quelques arpèges divins, à l'étrangeté de l'acid folk anglais dans années 1970, qui fascine sans aucun doute Laura Jean. Ecouter Valenteen nous retourner là où les saisons changent, dans un pays lointain aux propriétés magiques, ou tous les objets inanimé nous rappellent l'être aimé, se mettent à chanter. Le melodica et les envolées falsetto complètent les penchants originaux d'une chanteuse très inspirée.
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