O
pénétrant, apaisé, contemplatif
Folk somptueux
Il est parfois plaisant d'entendre un album à travers ses influences, et de se rendre compte que cela n'enlève rien au plaisir d'écoute. On peut même se dire qu'"affecté" n'est pas un terme péjoratif. Les mots doivent être employés avec précaution lorsque l'influence en question est Bill Callahan. C'est particulièrement vrai sur Rider in the Rain. C'est avant que la voix de crooner de Kjellvander se pose sur des notes qui évoquent plutôt la bande originale de Twin Peaks par Angelo Bandalenti. C'est le genre de chanson à la surface de laquelle il serait dommage de rester. C'est tellement mieux d'aller racler la boue, là où on devine une alliance perdue par un couple de baigneurs. « I picked up a hand full of earth like a fist full of god's own cash ». La finesse du jeu de Callahan, encore mieux, de son phrasé, nous frappe encore en écoutant l'album de ce suédois encore peu connu, mais dont la musique est étonnamment profonde et orageuse. Dans le registre des influences américaines, il serait plutôt Townes Van Zandt quand son compatriote The Tallest Man on Earth est Bob Dylan. En outre, A Village : Natural Light est différent de ses autres disques, plus personnel et ombrageux.
La profondeur de la musique est en partie dû au vécu qu'elle véhicule, l'homme ayant travaillé, il me semble, comme fossoyeur. Quand il chante "I will follow you into the Grave/I will follow you into the groove » et « I will dig i will dig i will dig until the world is split in two/It is laborious work and so sad/but what else can one do ? », c'est toute une vocation qu'il laisse paraître à demi mot. Les tombes et les trous, cela correspond bien à une personnalité qu'on imagine pragmatique. Kjallvander est à la recherche d'une vision, d'une femme, d'un sentiment. Cette recherche est empreinte de la sérénité d'un homme contemplant la tempête couver, attendant qu'elle se déchaîne enfin. C'est l'effet de style plein de sang froid qu'évoque Dark ain't that dark, éblouissante de beauté suggérée. Mais le sentiment est comme détaché de l’émotion ; là ou elle véhiculerait des clichés, Christian Kjellvander s'en tient à un registre épuré et toute en retenue. La guitare, parfois inventive, reste très sobre la plupart du temps. Il y a aussi différents pianos, du vibraphone, pour créer une ambiance sourde (Misanthrope River), de la clarinette et du saxophone très dosés.
Il est parfois plaisant d'entendre un album à travers ses influences, et de se rendre compte que cela n'enlève rien au plaisir d'écoute. On peut même se dire qu'"affecté" n'est pas un terme péjoratif. Les mots doivent être employés avec précaution lorsque l'influence en question est Bill Callahan. C'est particulièrement vrai sur Rider in the Rain. C'est avant que la voix de crooner de Kjellvander se pose sur des notes qui évoquent plutôt la bande originale de Twin Peaks par Angelo Bandalenti. C'est le genre de chanson à la surface de laquelle il serait dommage de rester. C'est tellement mieux d'aller racler la boue, là où on devine une alliance perdue par un couple de baigneurs. « I picked up a hand full of earth like a fist full of god's own cash ». La finesse du jeu de Callahan, encore mieux, de son phrasé, nous frappe encore en écoutant l'album de ce suédois encore peu connu, mais dont la musique est étonnamment profonde et orageuse. Dans le registre des influences américaines, il serait plutôt Townes Van Zandt quand son compatriote The Tallest Man on Earth est Bob Dylan. En outre, A Village : Natural Light est différent de ses autres disques, plus personnel et ombrageux.
La profondeur de la musique est en partie dû au vécu qu'elle véhicule, l'homme ayant travaillé, il me semble, comme fossoyeur. Quand il chante "I will follow you into the Grave/I will follow you into the groove » et « I will dig i will dig i will dig until the world is split in two/It is laborious work and so sad/but what else can one do ? », c'est toute une vocation qu'il laisse paraître à demi mot. Les tombes et les trous, cela correspond bien à une personnalité qu'on imagine pragmatique. Kjallvander est à la recherche d'une vision, d'une femme, d'un sentiment. Cette recherche est empreinte de la sérénité d'un homme contemplant la tempête couver, attendant qu'elle se déchaîne enfin. C'est l'effet de style plein de sang froid qu'évoque Dark ain't that dark, éblouissante de beauté suggérée. Mais le sentiment est comme détaché de l’émotion ; là ou elle véhiculerait des clichés, Christian Kjellvander s'en tient à un registre épuré et toute en retenue. La guitare, parfois inventive, reste très sobre la plupart du temps. Il y a aussi différents pianos, du vibraphone, pour créer une ambiance sourde (Misanthrope River), de la clarinette et du saxophone très dosés.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire